L'histoire :
Jeune japonais stressé, Ryu s’est offert des vacances sur une petite île volcanique quasi-déserte. En se promenant au fond d’un cratère, il a découvert une grotte « interdite aux hommes » et il est tombé dans un piège. En effleurant la statue de pierre d’une jeune femme d’une grande beauté, il s’est immédiatement changé en statue, tandis que deux sœurs jumelles recouvraient la vie ! Le voilà condamné pour l’éternité à demeurer pétrifié dans cette grotte. A Tokyo, sa jeune sœur Shu s’inquiète. Elle enquête, voyage jusqu’à l’île, s’étonne d’y trouver une statue aux traits de son frère et retourne poursuivre ses investigations à la bibliothèque de la capitale nippone. Elle y apprend la légende de ce lieu fantastique, découlant de la tragédie onirique d’une concubine royale devenue chamane. Elle décide de retourner sur le rocher volcanique, accompagnée cette fois de son amie Kimye. Au pied de la statue de son frère, elle a la surprise de retrouver Kya, une des deux sœurs jumelles avec qui elle vient de faire connaissance à Tokyo ! Bouleversée par la quête de Shu, Kya lui explique qu’elle et sa sœur jumelle sont responsables du sortilège qui a pétrifié Ryu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volet a pour mérite essentiel de nous révéler les progrès d’Illona au dessin (de son vrai nom Caroline Bartal). Une nouvelle fois, la dessinatrice trouve le compromis entre un style franco-belge et le manga, tout en restant fidèle aux ambiances des estampes asiatiques. Son trait délicat est aussi à l’aise sur des plans larges, qu’ils soient urbains ou sauvages, que pour retranscrire des séquences de danse ou les visages des protagonistes en plans resserrés. Une colorisation sobre, de superbes séquences, une atmosphère plus onirique que pleinement fantastique, plus sensuelle qu’érotique… Un détail finit tout de même par agacer : les jeunes femmes ont systématiquement les cheveux qui flottent au vent (souvent même à 90°, en pleine grosse bourrasque !). En revanche, quel dommage que le scénario soit si lent et si… creux. Le tome 1 avait déjà fait le tour du sortilège qui emprisonne Ryu, et qui constitue l’intrigue. Ici, une fois la légende révélée en tout début d’album, la suite traîne en longueur avec un lyrisme emphatique pseudo-ésotérico-vaporeux. Assurément, le public féminin sera plus sensible (que le présent chroniqueur) aux nombreux thèmes brassés par ce conte moderne onirique : l’art de la danse, la beauté fatale, l’amour éternel…