L'histoire :
La guerre entre les gamins du village de Longeverne et ceux du village de Velran a débouché sur des mesures originales. Pour éviter de déchirer leurs vêtements et de se faire tirer les oreilles par les parents, le soir en rentrant, Les Longeverne ont commencé par se battre tout nus ! Puis les petits combattants se sont constitués un trésor de boutons, de fils et de menue monnaie pour acheter de quoi raccommoder… avec l’aide des filles qui savent coudre. Encouragé par le sens de l’honneur et l’abnégation de leur chef Lebrac, les Longeverne constituent un groupe soudé… à l’exception peut-être de Bacaillé, ombrageux et jaloux. Le soir-même, la bataille au pré de la Saute est plus engagée que jamais. Même Tigibus y laisse son froc, que ces peigne-culs de Velran attachent au bout d’un bâton et exhibent en défilant, tel un trophée. Lebrac ne laisse pas faire et tend aussitôt une embuscade aux Velran, à grand coup de tirs de frondes. Il récupère le pantalon, l’honneur est sauf. Dans les jours qui suivent, la bande entreprend la construction d’une cabane dans une carrière cachée dans le bois de la Ranquelle. L’objectif est d’y planquer leur « trésor » et d’avoir un QG où fêter leurs victoires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Olivier Berlion poursuit et termine ici son adaptation du roman de Louis Pergaud, rendu célèbre en 1962 par le film d’Yves Robert, puis en 2011 par l’adaptation concomitante de 2 nouveaux films (par Christophe Barratier et Yann Samuell). Le roman venait en effet de tomber dans le domaine public (pas de droits d’auteur à payer), ce qui semble déclencher bien des envies d’adaptation. La preuve, en BD, ce sont pas moins de 3 adaptations qui ont été réalisées (chez Delcourt, Vent d’Ouest et ici Dargaud). Berlion est toutefois légitime dans ce registre, lui qui a longtemps animé les planches de Sales mioches et du Cadet des Soupetard. Tigibus semble d’ailleurs avoir une vague ramification généalogique avec les Soupetard… Graphiquement, on retrouve donc avec bonheur la tonalité rurale et bon enfant des séries précitées. Sur le plan narratif, Berlion a l’expérience et le savoir-faire pour rythmer convenablement – et fidèlement au texte original – une histoire désormais passée à la postérité. Bref, une bonne adaptation, qui prend le temps en diptyque d’installer la psychologie des jeunes personnages nécessaire à les rendre attachants.