L'histoire de la série :
Dans l’Amérique des années 60, Alex Poliac, un ancien espion communiste, est traqué par ses anciens amis du KGB. Leur objectif vise à supprimer tous les agents dormants le long de la route 66…
L'histoire :
Quatre ans déjà que Vladimir Illitch Kaptchenko fait le ménage… Et il n’en reste plus qu’un. Un qui se croit désormais à l’abri de Sergueï, nom de code de ce colonel du KGB. Un qui pense que celui que les journalistes appellent le clown, pour laisser ses victimes grimées d’un nez rouge, l’a peut-être oublié. Il n’en est rien. Les autres agents dormants de la liste 66 sont tombés ; Alex Poliac s’en est sorti : blessure gravissime et internement psychiatrique pour tortures n’en sont pas venus à bout. Sergueï l’avait pourtant à sa merci. Sacha et les autres en ont décidé autrement : ils ont voulu qu’il reste en vie pour cracher tout ce qu’il savait. Peine perdue. Le jeu des manipulations et la terreur n’ont rien donné... Alex et Rob se croient aujourd’hui tranquilles dans cette baraque isolée d’une petite ville de l’Oklahoma. Le clown les surveille pourtant. Le tueur du KGB ne tarde d’ailleurs pas à se rappeler à leur bon souvenir, en faisant retentir la sonnerie du téléphone de bon matin. Il propose au camarade Poliac un deal gentillet : la survie de l’agent dormant et de son rejeton, en échange d’un petit service à réaliser en Californie. Tout ça sent mauvais à des kilomètres, mais Alex a-t-il vraiment le choix ? Deux jours plus tard, il est à Los Angeles où il a pour première mission de contacter Eva…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement prévu en 8 chapitres, ce road movie d’espionnage au parfum des sixties termine la course à sa 5e étape, sans tambour ni trompette, mais en remplissant tout de même convenablement son contrat : action divertissante et graphisme haut de gamme restent au rendez vous. Il faut bien reconnaitre, en effet, qu’au fil des albums, la série s’est révélée moins savoureuse qu’on ne l’imaginait. Eric Stalner a toujours su maintenir le rythme à force de judicieux petits rebonds, mais l’épaisseur de son intrigue s’est rapidement retrouvée malmenée. Ce final en fait d’ailleurs la démonstration. Rien à redire sur la mise en scène : les règlements de comptes attendus sont organisés avec brio, l’intrigue est bouclée avec une certaine crédibilité et l’auteur se paye même le luxe inattendu de malmener cruellement, dans le final, son héros. A l’inverse, pour ce qui est de l’intrigue à proprement parler, aucune virevolte n’est réalisée. Stalner focalise ses surprises sur l’identité de Sacha, le chef du réseau de la cellule 66 (mouais bof ! en plus on croyait le problème résolu dés la fin du tome 3…) et délaisse tout autre développement quant à ce réseau d’agents soviétiques dormants. Du coup, on regrette les 3 tomes supplémentaires prévus à l’origine. Peut-être auraient-ils permis, soit de construire une intrigue d’espionnage plus aboutie, soit de creuser le curriculum ou la psychologie des protagonistes, pour les rendre plus attachants ? La seule réelle surprise est d’assister à une conclusion aussi ouverte, offrant des prolongements possibles alors que le choix de boucler la série plus rapidement a été préalablement opéré… Le vrai bonheur dans tout ça reste le dessin : magistral ! Du cadrage au détail des cases, de la colorisation à la composition des planches…Rarement les années 60 nous avaient si merveilleusement sautées aux yeux. Un excellent boulot gommant rapidement toutes nos petites déceptions…