L'histoire :
Dans leur agence de pub, par une journée de travail comme les autres, Thierry et Céline jouent les entremetteurs. Une soirée se prépare et une de leurs copines, Marion, a pas mal flashé sur un de leurs collègues, Serge. Ce faisant, ils reçoivent la visite de Bernard et Felix, qui passent innocemment avec une excuse bidon, pour tenter de rencontrer quelques célibataires… en vain. Puis c’est à leur tour de croiser dans la rue Richard et Lapinot, sur le point de jouer un sale tour à un de leurs voisins. Exaspérés de voir ce dernier molarder dans le vestibule de l’immeuble, ils lui balancent sur la tête quelques yaourts périmés, en catimini par le balcon de Richard. La soirée a lieu chez Nadia, la copine de Lapinot. Hormis tout ce petit monde, sont également invités Alice et son copain Vincent, hypocondriaque anxieux. Marion, quant à elle, arrive hyper angoissée : en tirant des cartes de tarots, elle y a lu que l’un d’entre eux allait mourir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout commence comme dans une aventure de Lapinot : alors qu’ils se préparent à une fête, les protagonistes papotent avec un certain cynisme de la vie quotidienne. Les sujets ne manquent pas : la vie factice que la pub essaie de nous faire prendre pour la morne réalité, les raisons exactes qui poussent à acheter un billet de loto, ou encore la logique mercantile de facturation à la minute mise en place par les opérateurs de téléphone. Jusqu’alors, on retrouve cette analyse pertinente et pragmatique des travers de notre société, qui a fait le succès de la série. On se dit que ce serait tellement formidable si Trondheim savait dessiner, et puis que si c’était le cas, le discours perdrait beaucoup de son impact. Sur un dessin des plus basiques, on suit donc avec grand plaisir la 8e aventure de Lapinot. Puis commence la soirée à proprement parler, pleine de surprises, ou le suspens nous prend à la gorge. Jusqu’à cette planche fatidique où chaque personnage est dans une posture délicate, au bord de la mort. Le dénouement (à la fois incroyable et inéluctable) fera assurément couler beaucoup d’encre. Si Trondheim se fiche superbement des conventions, il sait également jouer avec nos émotions, à en croire un bête message sur un répondeur. Woao !