L'histoire :
Christian Ozendron prend l’ascenseur et se retrouve à une soirée. Il retrouve par hasard Jérôme, l’un de ses anciens camarades du Lycée Fénelon. Leurs trajectoires sont totalement opposées. Christian, l’ancien premier de la classe, travaille à la Défense pour le compte d’une grande entreprise. Il a une vie rangée : marié et père de trois enfants. Bref, les affaires roulent pour Christian. Pour Jérôme, c’est bien plus compliqué. La vie est plus dissolue. Comédien à la recherche de cachets, il est interdit bancaire et pour couronner le tout, il doit payer la pension alimentaire de son ex-femme qui l’a quitté. Bref, les affaires ne roulent pas dans le bon sens pour lui. Pourtant, Christian rêve de changer de vie. Son souhait de toujours est d’être écrivain, peu importe si ça doit se faire dans la difficulté. Jérôme l’embarque dans son univers fait de soirées et de stars du cinéma. Peu à peu, Christian délaisse son boulot, sa femme Brigitte et ses enfants.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous sommes en 1978. Gérard Lauzier est un jeune auteur de BD qui a démarré dans le monde de la publicité. Salué par la critique avec son Lili Fatale (1974) publié chez Dargaud, il signe dans le magazine Pilote ses fameuses tranches de vie et les sextraordinaires aventures de Zizi et Peter Panpan pour le magazine de cul référence à l’époque, le bien-nommé Lui (relancé, il y a quelques mois par Frédéric Beigbeder). C’est à ce moment qu’il se lance dans une nouvelle série mélangeant comme ingrédients des histoires de couple qui se téléscopent, mais dans un esprit fun et libertaire de cette fin des années 70. Ici, tout le monde baise avec tout le monde. Tout le monde rêve d’avoir une autre vie. Bref, c’est le maelstrom permanent avec un humour féroce et volontairement sans retenue. Le dessin de Lauzier, dont c’est l’une des premières vraies bandes dessinées, est très seventies, dans l’esprit de ce que faisaient à l’époque les références du genre comme Georges Wolinski, Reiser, Claire Bretécher. Ses personnages sont expressifs et ses dialogues sont au cordeau avec des mots crus. Ses cadrages sont centrés sur ses protagonistes, sans s’appesantir sur des décors superflus. Les humains, rien que les humains, mais avec toujours une idée (de fesses) derrière la tête. Une belle plongée dans une époque (malheureusement) révolue ? D'ailleurs, La course du rat est devenu un film sous le titre Je vais craquer, sous la houlette de François Leterrier avec Christian Clavier, Nathalie Baye et Anémone, entre autres, au casting...