L'histoire :
Vème siècle, Grande Bretagne. Le roi Arthur et ses nobles chevaliers de la table ronde sont toujours à la recherche du Graal. Dans le même temps, le pays est tiraillé et déchiré par de nombreuses guerres sans fin. Pour pallier à ces conflits, Arthur souhaite unifier les peuples celtes en laissant derrière lui croyances et cultes d’autrefois. Sivar est un de ces celtes. Jeune homme au passé trouble, il vit reclu avec son peuple sur une petite île loin de ces préoccupations. Jusqu’au jour où son destin le rattrape : découvrant que sa mère n’était nulle autre qu’une gardienne des anciennes croyances, Sivar paie fort le prix de cette révélation : son village est décimé par une antique puissance. Armé de son courage et suivant la piste d’un curieux dragon, Sivar va créer des alliances et se mettre à la poursuite du légendaire Graal, pouvant ainsi empêcher le retour de forces occultes sur les terres de Grande Bretagne.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Emanuele Arioli et Emiliano Tanzillo dépoussièrent ici un mythe arthurien méconnu issu du travail titanesque de recherche d'Emanuele Arioli. Fruit de plus de dix ans d'enquête aux quatre coins de l’Europe, l’historien Arioli fait la lumière sur le destin oublié du plus inconnu des chevaliers de la table ronde avec le personnage de Sivar. En le mettant au cœur de la recherche du Graal et du combat contre les forces diaboliques souhaitant l’asservissement du monde des hommes, les deux hommes livrent un one-shot de fantasy épique qui... malheureusement, loupe parfois le coche. L’histoire est certes passionnante, mais le rythme est souvent irrégulier, s’attardant parfois sur des péripéties guère intéressantes ou même utiles pour l’avancée du récit (le tournois de joutes prend beaucoup de place contrairement à l’affrontement final). Notons tout de même une intéressante errance dans les méandres des récits arthuriens et de la recherche du Graal qui n’est pas sans rappeler le final d'Indiana Jones et la dernière croisade. Graphiquement, Tanzillo souffle le chaud et le froid. Le dessin est très, parfois trop, lisse, la composition des planches est souvent chaotique occupant parfois une pleine page et laissant des bordures sur les autres. Un certain inconfort visuel est à souligner. Toutefois les grandes illustrations d’affrontements et de manifestations magiques sont d’une grande beauté. Avec ce Chevalier au dragon, la proposition et la promesse sont à moitiées tenues : l’histoire est certes passionnante (pour ceux appréciant l’histoire avec un grand H), mais l'exécution est quelque peu brouillonne tant au niveau de l’écriture que du dessin. Une plongée intéressante dans l’histoire de la chevalerie, mais restant trop en surface.