L'histoire :
Bobika est un homme contracepté depuis 2016. Pensait-il un jour devoir prendre en charge, lui aussi, la contraception au sein de son couple ? Non. Et pourtant, un jour où sa compagne cherche pour la énième fois sa plaquette de pilules contraceptives, tout va changer pour lui. Car elle la cherche cette plaquette, il ne l'aide pas (il est occupé à regarder la télé !) et elle râle. Entre les risques pour sa santé, la perte de libido, la prise de poids ou encore les sautes d'humeur, ça commence à bien faire. Tout ça pour quoi ? Car elle produit un seul ovule par mois ! Non, c'est décidé, il y en a assez. Il est temps que monsieur s'y mette et qu'ils gèrent ensemble la contraception de leur couple. Car il n'y a pas de raison que tout repose sur ses épaules de femme dans son couple hétéro. Alors ils se rendent dans un musée de la contraception. Ils y découvrent l'historique des méthodes de contraception commercialisées, leurs coûts, leur efficacité. Et puis, au cours de la visite, Bobika tente de s'échapper et passe par une porte normalement interdite. Derrière celle-ci se cache un secret : la contraception masculine existe, souvent en marge de la société. Il est temps pour lui de s'y initier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bobika est auteur sur le blog Mâtin, et il publie une bande dessinée s'inspirant de sa propre expérience d'homme contracepté, pour questionner le lecteur sur ce sujet de société : où en est la contraception masculine aujourd'hui ? Est-elle efficace ? Comment fonctionne-t-elle ? Quels en sont les enjeux ? Il croise ainsi sa propre expérience, ses expérimentations, avec des faits plus documentés et historiques. Car dans une société patriarcale où la charge contraceptive repose quasiment exclusivement sur les femmes, quelle est la place de la contraception masculine, et quelles sont les alternatives ? La bande dessinée se lit d'une traite, avec un dessin et une mise en page sortis des réseaux sociaux. Elle a un aspect dessin de presse (ce qui n'est pas étonnant quand on sait que Bobika a aussi travaillé pour ce type de support). Malgré un discours didactique, on ne s'ennuie pas, notamment grâce à l'humour déployé à travers les planches. L'auteur arrive à interroger son lectorat tout en le divertissant (et qui sait, peut-être, en changeant son positionnement). Il glisse même des numéros utiles et quelques tutos en fin d'album, pour ceux qui souhaitent prolonger la lecture et expérimenter. En espérant que cet ouvrage d'utilité publique touchera plus d'hommes que les publications de son compte Instagram (seulement 18,5% d'hommes touchés contre 81,5% de femmes), afin que la contraception devienne l'affaire de tous.