L'histoire :
En l’an 1291, un groupe de pèlerins, parmi lesquels deux chevaliers templier, errent sur une rive de la Méditerranée écrasée de soleil, suite au naufrage de leur navire. Ils trouvent à se nourrir et à se rafraichir dans un village abandonné. Mais l’arrivée de guerriers mamelouks les oblige à prendre les armes. La bataille tourne à leur avantage, mais maître Aimard est gravement blessé. Avec l’aide de Martin, ils gagnent à pied une abbaye voisine… mais Aimard sent sa fin proche. Le soir même, ils cachent ensemble une relique sous une dalle gravée et expliquent leur démarche sur parchemin codé, à l’aide d’une étonnante machine à rotors. De nos jours, ce précieux décodeur à rotor, devenu une relique sacrée, a été dérobé lors d’un commando spectaculaire au MET (un musée new-yorkais) et depuis, il est la convoitise de nombreux fanatiques. L’archéologue Tess et l’agent du FBI Sean se sont eux aussi mis en quête du « trésor des templiers ». Ils ont récupéré de précieux parchemins auprès du sulfureux professeur Vogel, lui-même enfui. Ils ont également une piste où seraient dissimulés d’autres indices : « Fonsalis »… mais aucun expert ne parvient à situer ce lieu. Tess a alors une intuition et perce le mystère de ce terme. In extremis, Sean parvient à s’incruster dans l’avion qu’elle s’apprêtait à prendre en solo pour la Turquie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Romancier et scénariste pour la TV (la série MI5, c’est lui !), Raymond Khoury se révèle tout aussi habile lorsqu’il s’agit de scénariser pour la BD. Il adapte ici son best-seller éponyme comme un habitué de l’étape, et entraine le lecteur à travers une quête rythmée à travers les âges, s’appuyant sur de nombreux rebondissements. L’enjeu est certes une vieille chimère de notre civilisation judéo-chrétienne : le fameux trésor des templiers (sur le podium des quêtes mythiques, avec la pierre philosophale et le fil à couper le beurre). Dans la même veine que le Da vinci code, le résultat emprunte donc, de nouveau dans ce troisième opus, la forme du thriller grand public, à grands spectacle et très manichéen, avec ses moments romantiques (cette fois, c’est la bonne !), sa chasse au trésor ponctuée régulièrement d’indices, son grand méchant aux yeux méphistophéliques… mais vu que c’est bien fait, on aurait tord de se priver d’un bon divertissement. Miguel Lalor met cette aventure en images de manière très pro et régulière, sur un style quasi-réaliste agréable à suivre. Plus intéressant, autour de la quête du trésor des templiers, se trame également un débat sur la puissance du mythe chrétien et sa vérité historique. Le postulat n’est pas nouveau, mais il est clairement mis en exergue : les fondements sur lesquels l’Eglise assoie son autorité depuis des siècles seraient une belle entourloupe et chacun des protagonistes y va de sa conviction pour faire exploser ou non cette vérité à la face du monde. Et vous que feriez-vous avec un pareil brûlot entre les pattes ?
