L'histoire :
On dit qu’un copain, c’est quelqu’un qu’on peut appeler à quatre heures du mat’ et qui s’amène sans poser de questions, sans rechigner. Quand Jo appelle Toine et le Grizzli, les deux amis rappliquent aussitôt. Le restaurateur a des emmerdes avec un mec qui lui cherche du suif. Bébert-la-Gambille, un pote de l’ancien temps, a pris 20 piges pour un casse glandilleux. Sauf que les 20 piges sont devenues 10 et qu’il vient de sortir de la Santé. Si Bébert et Jo ont fait pas mal de turbins ensemble par le passé, ils se sont quittés sur une mauvaise note. Jo a refusé de monter sur le coup pour lequel le Bébert s’est fait enchrister et ce dernier croit qu’en plus, il l’a balancé. Son ancien camarade l’accuse de lui avoir soulevé le grisbi, car il n’est plus là où il l’avait planqué… On parle de 250 000 francs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs des Tontons flingueurs vont être servis ! Matz et Fred Simon nous servent une histoire de gangsters dans le Paris des années 60. Le Grizzli, avec sa gueule de Lino Ventura, est un ancien boxeur qui a versé dans le banditisme. Aujourd’hui rangé des voitures (ce nostalgique de Panhard, vend désormais des Citroën), il va aider un de ses anciens amis menacé pas un ex-compagnon de mauvais coups pour une histoire de magot dérobé. L’intrigue n’est pas particulièrement originale mais relativement efficace. L’intérêt majeur de cette histoire réside dans les savoureux dialogues en argot. C’est un florilège, Matz en met à chaque page et il faut même parfois un temps de réflexion pour saisir le sens de certaines expressions. Le ton gouailleur des dialogues rend les personnages attachants et séduira les amateurs du genre. Graphiquement, c’est également un délice. Fred Simon, avec son dessin néo ligne claire, rend une copie remarquable avec une mention spéciale pour les décors et les voitures : c’est une immersion totale dans le Paris populaire des années 60 ! Le traitement des couleurs est également séduisant rendant cet album lumineux. Un one-shot très plaisant qui se dévore d’une traite.