L'histoire :
Le double meurtre commis par John Wallace est toujours un mystère. Pourquoi le propriétaire terrien a-t-il commis ce crime sans motif apparent, qui l'a conduit à perdre sa famille et tout ce qui constituait sa vie ? Depuis sa fuite de prison, il est devenu guide freelance et accompagne un arrogant et richissime homme d'affaires américain dans des safaris de luxe sur les terres africaines. Lorsque Wallace propose au très arrogant Ross Mangold de prendre la route vers le lac Tana et la ville de Gondar, il n'a pas réellement pour objectif un troupeau de lions à offrir en pâture au chasseur du dimanche. Les cartes secrètes que lui a transmises un ancien camarade de détention semblent indiquer qu'un trésor inestimable se trouve quelque part dans la ville. Wallace explore alors les environs, et va découvrir une maison habitée par des falashas, des juifs d'Afrique, héritiers d'une longue tradition. La rencontre est de courte durée, l'anglais poursuit sa recherche vers les montagnes environnantes. Mais quelques pas derrière lui, une mystérieuse femme africaine semble prête à tout pour le retrouver.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome nous avait laissés avec toutes nos questions sur les motifs du double meurtre commis par Wallace, sans aucune piste sur ce que le colon anglais allait faire de sa liberté retrouvée après un séjour en prison. La tournure que va prendre son cheminement sur la route d'un trésor caché ne suivra pas les codes d'un récit classique. Tout en maintenant le passé du jeune homme sous un halo de mystère, Stephen Desberg l'emmène plus loin dans une quête qui semble à mi-chemin entre la chasse au trésor et une forme mystique de retour aux sources. L'auteur multiplie les ambiances et les moments de tension mais rencontre de toute évidence la difficulté de choisir quelle atmosphère doit dominer. Wallace est menacé de tous côtés mais réussit à faire avancer sa propre quête. La rencontre avec les felashas, héritiers d'une forme ancienne de judaïsme perdus au cœur de l'Afrique de l'Est, semble déterminante mais elle est rapidement remplacée par des menaces directes incarnées entre autres par la femme qui le poursuit. Malgré ces multiples directions narratives Labiano maintient une belle ambiance de tension et de sauvagerie naturelle, grâce à un dessin et des couleurs très construits. On voit qu'il s'est plongé corps et âme dans cette histoire complexe, un récit où la passion des ambiances l'emporte encore un peu sur la construction. L'aventure est à suivre a priori, vers peut-être un autre continent.