L'histoire :
Aujourd’hui, les habitants de la forêt sortent les fanions, les pompons et le jus de houblon, car c’est le jour de la grande course « Rapide et Furieux ». Plusieurs candidats à plumes vont se livrer à une compétition folle, volante et effrénée, pour savoir lequel d’entre eux est le plus rapide. Venu en nombre, le public prend place dans les gradins, la buvette est ouverte, les supporters donnent de la voix… Il n’y a qu’une tâche au tableau : un mystérieux vandale a tagué toutes les affiches avec de la peinture rose pour signifier ostensiblement son opposition à cette course. Or étant donné que l’individu semble dangereux, on envoie le loup en slip pour régler le problème. Notre loup en impose – mais il est de nature bienveillante, au fond. Il a tôt fait de mettre la main sur le délinquant : il s’agit de Grumo, la mésange, un petit rebelle plein de hargne. Habillé d’un sweat à capuche, Grumo déverse son fiel sans retenue, car en fait, il pâtit d’une difformité de naissance qui l’empêche de participer à cette course : il a une aile atrophiée, « toute pourrite ». Philosophe, le loup le laisse s’exciter, et puis il tente de l’inciter à avoir un autre projet de vie. Avant d’avoir une idée pour exorciser une fois pour toute cette frustration dévastatrice chez Grumo la mésange…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, Le loup en slip est le nom du théâtre de marionnettes qu’anime Sophie, la maman héroïne dans les Vieux fourneaux. Les auteurs Wilfrid Lupano et Paul Cauuet se fendent d’ailleurs toujours d’une double planche en pages finales (pages de garde), comme un clin d’œil à la série-mère. Cet extrait met en scène nos trois pays vedettes resitué dans le contexte du spectacle que donne Sophie, c’est-à-dire l’histoire du Loup en slip que vous tenez entre les mains. Depuis deux ans, donc, Lupano s’est associé à Mayana Itoiz pour mettre en scène et en dessins une histoire de ce terrrrrifiant loup vêtu d’un simple slip à rayures rouges (les rayures, il parait que ça amincit) au sein d’une forêt peuplée de tout un tas de gentils animaux. Le registre est clairement jeunesse (à partir de 4 ans, disons), à la frontière de la bande dessinée et du court récit illustré. Dans ce 3ème opus, notre loup se confronte à la haine rebelle d’une mésange délinquante vis-à-vis d’une compétition festive pour tous les habitants de la forêt. Dans le monde réel, on pourrait rapprocher ces exactions de celles générées par les casseurs (délinquants, supporters violents, sauvageons…) qui font rien qu’à embêter la police et tout dégrader lors des grands rassemblements populaires (matchs, concerts…). Le loup en slip, lui, discute et tente de comprendre les circonstances atténuantes. Car il y en a. Et donc, en prime, il trouve une compensation susceptible de canaliser la hargne de cette caille-ra de mésange, ce qui est bien plus subtil et pragmatique que d’invoquer une solution prémâchée ou de donner une leçon. L’écueil du propos moralisateur est évité, ce qui rend la vocation de cette série belle et louable, et offre une double lecture, pour les parents et les enfants. Vive les slips à rayures.
