L'histoire :
En participant à des combats à mort qu'il a tous remportés, Masamura a permis à Sadakio de réunir la somme d'argent nécessaire pour entrer dans le Chateau Takedo. La jeune femme est désormais au service du prince, une parmi des dizaines qui n'osent pas rêver d'attirer l'attention du signeur des lieux et maître de la ville. Lorsque le soir tombe, elle essaye de découvrir dans quelle pièce pourrait se trouver le masque des mille larmes, l'objet qu'elle convoite pour ses pouvoirs magiques, et qui pourrait lui permettre de retrouver son fiancé mort au combat. Masamura de son côté est devenu un des chefs des bas quartiers, l'homme de main de Mizuchi qui domine les salles de jeux et les activités clandestines. Cette dernière sait que des clans rivaux de Takedo cherchent à mettre la main sur la ville, elle sait qu'elle peut proposer un soutien, si la chute du prince peut lui apporter un bénéfice, et surtout la laisser poursuivre ses activités très lucratives. Elle envoie alors Masamura à la rencontre du général Imagana de l'armée des Hashimoto, les deux hommes évoquent la possibilité de soutenir de l 'intérieur l'attaque qui se prépare. Ils savent également que le clan Shimizu, rival des Hashimoto poursuit les mêmes objectifs de conquête de la ville. Il s'agit de décider laquelle des armées rivales a le plus de chances de l'emporter, à moins que le prince dispose des moyens de vaincre les assaillants. Pendant ce temps, au château, Sadakio va croiser Takedo pour la première fois.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que le premier épisode pouvait laisser planer le doute sur les enjeux guerriers de la quête de Sadakio et Masamura, d'entrée de jeu, ce deuxième tome plante le décor. On retrouve nos deux personnages séparés par les murs du château mais toujours liés par les sentiments de Masamura, devenu un homme de main craint de tous. Du temps s'est écoulé et on peut plonger sans retenue dans le suspense à ressorts multiples mis en place par David Chauvel, avec la nouvelle menace des armées rivales qui veulent prendre le pouvoir. La violence va aller crescendo. Et si la première scène de combat nous avait pris par surprise avec sa dureté soudaine, nous voilà prévenus. Roberto Ali est un dessinateur très crédible, aussi bien dans les décors japonais que pour les visages de ses guerriers, dans une époque médiévale hors du temps. Il aime que les têtes coupées donnent tous les effets possibles, et l'affrontement qui s'annonce va lui permettre de s'en donner à cœur joie. La magie du masque doré va finir par se révéler, mais non sans avoir donné du fil à retordre à tous les protagonistes. Amateurs de magie, de samouraïs et de combats de sabre un rien exagérés, passez outre la couverture un peu ratée de cet album et laissez-vous emporter par deux personnages denses dans une histoire efficace, sans le moindre temps mort.