L'histoire :
Alors qu’il est l’homme le plus recherché de l’Univers, le Gambit Jason d’Abéon a enfin réussit à mettre les voiles, semant ses poursuivants aussi puissants et truands que persévérants. Il faut dire que les super pouvoirs du Gambit, qui seuls peuvent permettre à un vaisseau clef de parcourir des années lumières en quelques secondes, sont très convoités. Que ce soit pour le Commandeur de l’Assemblée fédérale, pour Thénar le Maître de la Caste des Marchands, ou pour les divers mercenaires qui polluent l’espace, cet homme est une cible stratégique qu’il faut à tout prix posséder. Maintenant sur la planète Kentron, siège de la Fédération, Jason est bien décidé à prendre son destin en mains et arracher sa liberté. C’est pourquoi il se paie les services de Kere, un estropié des bas fonds, qui peut le conduire dans les murs du Palais Fédéral par les souterrains. Il rejoint bientôt la séduisante Maï, le capitaine des armées qu’il essaie de se mettre dans la poche, lui révélant bien des choses sur le Commandeur. Pendant ce temps, ça complote dur au Palais. Chacun fait les alliances les plus inavouables et les plans les plus tordus, pour assurer la possession légale du Gambit une fois qu’il sera retrouvé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après plus 5 ans de silence, le trio Sofia-Frasier-Jewel livre enfin la pierre finale de ce space opéra. Le début de la série avait surpris par l’originalité de son scénario, dans un genre où les sentiers galactiques battus virent souvent à la gadoue cosmique. Ce 3e opus n’aura pourtant que le seul mérite de finir dans la douleur le travail commencé. La conclusion est en effet bâclée sur tous les points. Or, on ne peut même pas imputer cela à un délai de réalisation trop court, étant donné le long accouchement de ce dernier bébé. Le résultat fait plutôt penser à une fin peu assumée, délaissée par les auteurs, comme si la magie n’opérait plus. Le duo graphique Frasier et Jewell, qui pêchait déjà par son irrégularité, se laisse ici complètement aller, sacrifiant toute cohérence et gâchant le bel univers qu’ils avaient créé. Peu travaillées, insuffisamment détaillées, on a vraiment du mal à croire que ce sont les mêmes artistes qui ont réalisé les dernières planches, tant les décors sont plats et les personnages méconnaissables. Adieu donc, la belle et pulpeuse Maï aux cheveux bleus de rêve. Vous aurez droit, à la place, au physique dur et antipathique d’une brune complexée. Quand à Sofia, qui avait initialement réussi à surprendre un public pourtant aguerri, elle n’avait visiblement pas imaginé la fin du récit quand elle l’a commencé. Ce dénouement est en définitive assez médiocre…