L'histoire :
Le 13 mais 1958, 7 putschistes pro-Algérie française tentent d’empêcher Pierre Pfimlin de devenir le nouveau président du conseil de la quatrième république. On en appelle au général de Gaulle, qui n’attendait que ça depuis la libération, et qui débarque au pouvoir en instaurant la 5ème république. Le 19 mai : « Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? ». Le 4 juin à Alger : « Je vous ai compris ». Cette même année, Jean-Pierre Coffe et Max Gallo fondent le journal antimilitariste Le temps (arrêté au bout de 3 numéros). Jean-Marie Le Pen est déjà député ; Maurice Schuman est le premier président du Parlement Européen ; Jacques Chaban-Delmas est Président de l’Assemblée Nationale ; et Daniel Cohn-Bendit, 15 ans, remporte avec son équipe le championnat de Paris de basket-Ball.
Du putsch d’Alger (1958) jusqu’à DSK en prison (2011), 53 années de la vie politique française sont brossées en de centaines de brèves synthétiques illustrées et caustiques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hervé Bourhis est un récidiviste de l’exercice. En 2007, il avait déjà publié un Petit livre Rock à travers lequel il brossait 50 années de culture rock et de pochettes de vinyles. Ici, c’est le même topo, mais appliqué à la vie politique française depuis 1958, soit également de nouveau une cinquantaine d’années. 160 pages au format carré (le format 45 tours est conservé !) proposent en moult mini-récapitulatifs un nombre impressionnant d’anecdotes, de photos ou d’iconographies célèbres redessinées en noir et blanc, d’informations d’époque, et de remises en perspectives (ex : en 1978, une certaine martine Aubry devient prof à l’ENA, à l’âge de 28 ans, tandis que Marie-Ségolène Royal, 25 ans, entre à l’ENA et assigne son père en justice pour défaut de financement de ses études universitaires). Chaque année de la cinquième république est ainsi synthétisée en 1 à 4 pages, selon la quantité de faits marquants. Plus historien, journaliste et caricaturiste qu’ici véritablement auteur de BD, Bourhis a fait un travail considérable et rigoureux, sans parti-pris, tout en distillant des centaines de clins d’œil légèrement irrévérencieux. Cet opuscule fera inévitablement appel à des souvenirs oubliés et apportera son lot d’infos ignorées car accessoires (le saviez-vous : Strauss-Kahn a frôlé le Nobel d’économie !). A poser en évidence sur la table basse du salon pour épater la galerie, ou à compulser par bribes, pour éviter l’indigestion…