L'histoire :
Piedra, un jeune garçon pauvre, s'introduit chez la petite Kumiko avec l'aide de Tinn-Tamm, une sorte de fée qui n'a pas sa langue dans sa poche. Il arrive à convaincre Kumiko et ses frères, qui ne sont autres que les enfants d'un ambassadeur, de le suivre jusque dans le « petit monde », le village pauvre où il vit. Les parents des cinq enfants apprennent alors que Nan-1, le robot nounou qui s'occupe au quotidien de leur progéniture, est déconnecté. Ils appellent chez eux, mais personne ne décroche. Inquiets et craignant qu'un rôdeur ne se soit infiltré chez eux, ils appellent Sukuru, un de leurs voisins, pour lui demander d'aller voir ce qu’il se trame. Sur place, Sukuru est agressé par Piedra qui lui vole sa voiture et s'enfuit avec les enfants. Prévenue, la police forme un barrage pour empêcher le véhicule volé de passer. Mais Piedra est malin et demande aux enfants de s'installer à ses côtés, à l'avant de la voiture, se protégeant ainsi des tirs de la police. Dans le même temps, Capitan Gancho, chef d'un gang et ennemi de Piedra, apprend que ce dernier se dirige vers le petit monde avec quatre enfants à bord d'une auto. Il espère bien en profiter pour régler ses comptes avec lui une bonne fois pour toutes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Esthétique, nombre de pages, cœur du sujet… à tous points de vue, le petit monde est un mix réussi entre un format BD classique franco-belge et un manga. Au scénario, on ne présente plus le prolifique auteur franco-belge Jean-David Morvan (Spirou, Sillage, Zorn et Dirna…) et au dessin on retrouve le mangaka (dessinateur de manga) Toru Terada. Les adeptes de la BD bien de chez nous, en « guerre » contre le « genre » manga passeront donc leur chemin. En revanche, bon nombre de lecteurs suffisamment ouverts d'esprit pour aimer les deux, peuvent se plonger les yeux fermés dans cette histoire très bien racontée. Surtout, les dessins de Terada sont tous simplement bluffant ! Le mangaka s’appuie sur un character-design naïf, mais d’une belle maitrise technique, qui parvient à faire passer en douceur toute la violence du propos. Car Morvan focalise ici sur un travers de notre humanité qui existe déjà (les favelas) et qui, adapté à un monde futur, se retrouve accentué. Le seul bémol par rapport aux œuvres morvanesques habituelles, se situe au niveau des dialogues, ici relativement limités. Cela ne gêne nullement la lecture, visuellement très agréable en raison du degré de finition ultime apporté par Terada. Une aventure d’anticipation intéressante et plaisante, sur 80 pages : un régal !