L'histoire :
Aux portes de mai 68, le jeune Albert Algoud est muté dans un village de Haute-Savoie pour commencer à exercer en tant qu’enseignant de français dans un collège. Passé le cap de la découverte de sa ville d’adoption, Albert tombe des nues face à un système scolaire en place bien loin de ce qu’il pouvait s’imaginer. Incompréhension des élèves, du programme, mais aussi des techniques d’apprentissage jugées archaïques et sans grands intérêts par Algoud… Ce dernier va alors inverser la vapeur pour tenter de montrer à une jeunesse désabusée que l’école et ce que l’on peut y apprendre peuvent en fin de compte être des cartes maîtresses dans la découverte de sa voie et de son avenir. Professeur anticonformiste, insolent et visionnaire, Algoud mettra également un pied dans le monde de l’humour, de l’animation radio et du pastiche en rencontrant les plus grands tels que Karl Zero ou encore un certain Antoine De Caunes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Armée de son trait humoristique reconnaissable entre mille, Florence Cestac revient avec beaucoup d’humour, de tendresse et d'anecdotes sur les jeunes années d’Albert Algoud, ce dernier appuyant l’artiste au scénario. Construit comme une tranche de vie sincère sur les pérégrinations rocambolesques d’Albert Algoud au sein d’un système envers lequel il fait naître un certain mépris, Le prof qui a sauvé sa vie est à mi-chemin entre la biographie et la bande dessinée humoristique. Toujours dans une démarche de présenter des figures d’antihéros dans ses ouvrages, Florence Cestac en illustre un parfait exemple avec un personnage visionnaire mais insolent, pédagogue mais anticonformiste, humoriste mais moqueur, aidant mais sarcastique. Dans l’écrit comme dans la vraie vie, Albert Algoud est un homme au grand cœur et c’est ce qui caractérise parfaitement l’album : un récit qui a du cœur. Ne souhaitant que le meilleur pour ses élèves, il mènera un combat de tous les instants pour faire apprécier à ses jeunes la culture et la lecture et ainsi tenter de les sortir d’une spirale d'ignorance maintenue par un système éducatif archaïque et délaissant trop facilement la jeunesse pouvant se perdre en cours de route. C’est également ce qui a poussé Algoud à se défaire de ce système en devenant chroniqueur et humoriste à temps complet : la violence et l'ignorance des jeunes. Doux, drôle, franche et sincère, la dernière bande dessinée de Florence Cestac est un amusant retour dans le temps et témoin d’une autre époque.