L'histoire :
La naissance de Capucine a changé quelques peu le train-train quotidien aux Ravanelles, celui de Mariette mais surtout celui de Manu. Même si le bébé semble plutôt zen, le tout c’est de savoir comment la calmer lorsqu’elle crie, pleure, gémit, etc. Trouver un truc comme pour l’ordinateur, genre « Contrôle-Alt-Sup » ! Le pire serait que la seule musique qui l’apaise soit la voix d’Eddy Mitchell. Mais bon, on en est pas là quand même, si ? Sinon, mis à part les couches en stock illimité, la fatigue et les nerfs qui lâchent, tout va bien. Et puis, en cas d’extrême urgence au beau milieu de la nuit, on peut toujours appeler un collègue de boulot qui lui, en a vu des marmots. Alors, chanter par téléphone une berceuse (sans oublier la rime et les bis) et le tour est joué ! Bref, la paternité n’a rien de très sorcier. Sauf si, en prime, Noé s’invite aux Ravanelles. Heureusement, Monsieur Henri construit une arche et Mme Mortemont joue les nounous…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des séries que l’on attend impatiemment, le sourire aux lèvres. Le retour à la terre est l’une de celles-là, toujours si tendre et plaisante à lire. Après 4 tomes, le décor est déjà largement connu : Jean-Yves Ferry délire avec humour sur la plausible vie « retrouvée » de son compère, Manu Larcenet, ayant quitté l’« idylle juvisien (Juvisy, Essonne) », donc Paris et sa banlieue paradisiaque pour un trou perdu bucolique, les Ravanelles. Ainsi, le quotidien nourrissant l’inspiration du duo (secondé gaiement de l’expérimentée Brigitte Findakly aux couleurs), les gags ne prennent jamais une ride, simples et authentiques. La méthode du gaufrier à 6 cases (2 par planches), quasi-invariable, convient parfaitement à un propos léger où l’inattendu défit la réalité. Pour aider à la tenue d’un ensemble bâti chronologiquement (mieux vaut connaître les rebondissements précédents), chaque album file une thématique (sans interdire pour autant les digressions bienvenues). Ici, avec la naissance de Capucine, un déluge dont seule Mme Mortemont se souvient aux siècles passés d’équivalents. Eh oui, La Mortemont est peut-être plus vielle qu’elle en à l’air ! Et vous découvrirez plus entièrement un personnage bien trempé, le succès résidant dans la caricature de personnages solidement campés. En sus, Le déluge apporte bien sûr des intempéries et leur cortège rigolo fait d’Atlantes, d’une sortie ciné, de raves parties arrosées, d’une arche de Noé… Bref, un perpétuel amusement communicatif. Au final, il serait intéressant d’enquêter : parmi les lecteurs franciliens (et plus largement urbains), l’aventure bucolique des Larssinet a-t-elle suscité un exil massif vers de verts pâturages ? Pour ma part, je me tâte. J’en toucherais deux mots à Larssinet sur son blog. Faîtes passer le mot.