L'histoire :
Dans le Finistère de la fin du XVIIIe siècle, le terrible naufrageur Hyacinthe Porphyre a été pendu, laissant la damnation éternelle en héritage à sa famille. Ses fils Gwémon et Konan ont récupéré son œil de verre sur sa dépouille, et ont décrypté le message en latin qui mène à son légendaire trésor. Avec l’aide de Soizic, une belle et impétueuse bretonne, ils se sont lancés dans la quête de ce magot issu des exactions des Porphyres. Suivant les indications de l’œil, ils sont alors descendus dans une caverne littorale. Acculés à l’intérieur par Hermine de Rothéneuf, qui accomplit une mystérieuse vengeance personnelle, ils se sont laissés enfermés à l’intérieur de la grotte par la marée montante. Au terme d’un labyrinthe de rochers, ils aboutissent finalement dans leur propre repaire. Là, ils découvrent que d’anciens compagnons de bagne de Konan, l’abbé Lacallonge et deux sbires, ont retrouvé sa trace. Ils ont torturé leur mère pour lui faire avouer la planque du trésor, en vain. Soizic parvient à s’enfuir, tandis que Konan et Gwémon sont amenés de force au pied du rocher qui sert de point de départ à leurs recherches. Lacallonge a en effet interprété différemment le message de l’œil : sa piste mène tout le monde à découvrir une autre grotte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième tome est l’avant-dernier de la série, mais déjà les révélations vont bon train. Dans une atmosphère bretonnisante idoine et un cadre minéral et littoral qui fleure le varech, nos jeunes héros en apprennent cette fois beaucoup sur leurs origines. Ils poursuivent néanmoins bon gré mal gré leur chasse au trésor, allant de surprises en surprises. Dans leurs pattes, il y avait déjà la vengeresse Hermine de Rothéneuf (on connait désormais ses motifs), voilà que débarquent à présent un curé peu catholique et ses sbires qui, eux, sont purement vénaux. Inspiré par la légende de la famille des Rothéneuf, Balac (alias Yann) poursuit donc avec brio son petit bonhomme d’intrigue, dialoguée sur un châssis d’argot local et « bagnisant » (le langage du bagne). Précisément documenté, le prolifique scénariste renoue donc avec la trame romanesque de ses débuts, pour un résultat très accrocheur. Côté révélations, il charge même un peu la barque : il se passe et se dévoile énormément de choses, dans ces 46 planches. Le rythme est effréné, en flux tendu pour des protagonistes qui n’ont jamais le temps de se reposer. Pour la forme, Balac s’est acoquiné avec un dessinateur très talentueux, Joël Parnotte, qui insuffle beaucoup de caractère à la série. Aussi à l’aise pour les personnages expressifs que sur les décors tourmentés, ses courbes semi-réalistes élégantes, précises et rigoureuses se complètent d’une colorisation contrastée et harmonieuse, de moult reflets et d’un joli travail sur la lumière. Un futur must…