L'histoire :
A Cracovie, en 1765, Ivrahim Golam, le juif albinos, massacre une famille de juifs convertis à la religion nouvelle de Jacob Frank, qui assure être le nouveau messie. A Istanbul, Mejaï a repris son ancienne vie. Elle s’introduit dans le palais du grand janissaire pour l’assassiner, après s’être débarrassée facilement de ses gardes. Elle repart sans jamais avoir été aperçue. Mais un homme l’attend dans une ruelle sombre. Le scorpion a retrouvé sa trace et veut savoir pourquoi elle l’a quitté, et qu’est devenu leur enfant. Mais Meja refuse de parler et pique son ancien amant avec un poison. Elle le laisse pour mort, mais il est ramassé et amené à l’ancien commandant Vazlar, une vieille connaissance qui est bien décidé à lui faire payer leur dernière rencontre. Mais le Scorpion est sauvé par l’eunuque envoyé par une femme mystérieuse, un peu magicienne, la Sabbatéenne, qui va le mettre aux prises avec le terrible Golam contre des informations sur Mejaï…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà les nouvelles aventures de l’Indiana Jones des temps modernes, avec une équipe renouvelée à 50%. Le départ d’Enrico Marini, dessinateur virtuose et co-auteur de la série, aurait laissé un grand vide s’il n’avait été remplacé par Luigi Critone, lui-même dessinateur virtuose de son état. Le résultat est magnifique, même si tout change. Le dessin de Marini éclatait de couleurs, avec énormément de mouvement et d’engagement des personnages. Le trait de Critone est moins marqué, plus contemplatif, ses couleurs moins vives, plus douces. Le Scorpion est moins flamboyant, moins dans l’action et plus dans la quête de soi (de son enfant, en réalité, mais cela revient finalement au même). De fait, il a parfois désormais des airs de Corto Maltese… Le scénario de Desberg aide en cela. Il rebondit moins, même s’il reste rythmé. Le récit y gagne en cohérence ce qu’il perd en animation. C’est aussi plus simple à lire, même si Desberg s’autorise un certain nombre d’allers-retours entre le Moyen-Orient et l’Europe de l’est, entre Istanbul, Le Caire d’un côté et la Pologne et la Russie de l’autre. La documentation est une nouvelle fois riche et l’intrigue tourne autour d’un mystérieux égyptien du nom de Tamose, qui aurait un lien avec Akhenaton, le premier pharaon à avoir créé un culte de dieu unique, et un prétendant juif à la messianité, Jacob Frank, et d’un plus vaste mouvement appelé les Sabbatéens… Les jalons d’une saga sont posés, et on a hâte de connaître et de voir la suite !
