L'histoire :
Depuis que l’enfant de la baronne de Troïl est mort, tout va de mal en pis. Ariane est encore sous le choc et son compagnon Beau, fou de rage, n’a qu’une idée en tête : se venger de ses assassins. A commencer par le Cardinal de Richelieu. Il s’introduit donc dans le palais de l’âme damnée du Roi et assiste à un étrange spectacle : un grand ponte religieux s’entretient avec l’un des serviteurs du cardinal et s’enquiert des avancées de sa mission. Le servant clame haut et fort qu’il a bien mis le poison, comme on lui a demandé, à petites doses régulières. Mais le Chevalier vengeur n’en a cure. Il se faufile dans la chambre de Richelieu et le trouve affaibli. Le puissant cardinal a perdu de sa superbe, il est désormais à sa merci. Il sort une dague en l’apostrophant avec mépris. Il lui explique sa venue et lui annonce qu’il va lui ôter la vie. Il le juge responsable du Roi qui a donné ce troisième enfant désormais mort par sa faute. Pourtant, Richelieu semble surpris et dit, avant de s’évanouir, qu’il n’est pas mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les sept vies de Éperviers semble éternelle, depuis la parution du tome 1 de la troisième époque. Voilà que ce cycle se termine bientôt avec cet avant-dernier tome. Patrick Cothias a l’art de faire vieillir ses personnages, les faisant évoluer au fil du temps, des rencontres et des amitiés qu’ils tissent. Et des alliances (et des trahisons), il y en a beaucoup ! Notamment avec des personnages prestigieux. La série surfe toujours habilement sur la réalité historique avec cette fois le règne éphémère de Louis XIII. Les allusions et les clins d’œil à la série fleuve sentent bon la nostalgie, mais un ressort se brise sur cet opus. Les revirements sont sûrement trop rapides et difficilement crédibles et quelques dialogues s’en ressentent. Cothias a en plus osé faire du fils d’Ariane une personnalité connue de tous… On passera également sur certaines scènes un peu fantasques, notamment une rencontre des plus improbables avec le cardinal Mazarin ou ce personnage incongru qu’on voit en couverture. Cothias pêche à vouloir coller à la réalité tout en essayant de surprendre. Là où le bât blesse également, plus sûrement qu’une rapière, c’est avec le changement de dessinateur. Jovanovic à la lourde tache de remplacer André Juillard et même s’il imite plutôt bien les visages et la finesse du trait du maître, son graphisme est en-deça. Les personnages sont malingres et n’ont pas la beauté envoûtante des tomes précédents. Reconnaissons toutefois le beau travail sur les décors et les paysages. Quoique toujours habile, la série baisse en gamme.
