L'histoire :
Au festival de la bande dessinée d’Angoulême, Laura et Ludo sont venus de faire dédicacer leurs albums. Phil Denfer, auteur populaire, les reçoit enfin après deux plombes de queue. Que veulent-ils ? Peu leur importe. Alors ni une ni deux, l’artiste s’empare de l’album tendu, le barbouille de couleurs, le crame au briquet, le martèle du poing et appose au final son nom. Voilà, le top de la dédicace ! Y’a pas à dire, il n’y en a pas deux comme Phil… Le lendemain, le réveil sonne. C'est dimanche mais Ludo a oublié de l’éteindre hier soir. Râlant, l’adolescent lui rabat son caquet et se rendort. Quelques temps plus tard, c’est le chat qui vient faire ses griffes sur son lit. Puis maman qui passe l’aspirateur ! Enfin, Laura dont la musique à fond provient de sa chambre. Rien de cela ne réveille Ludo. Et quand il émerge finalement, il questionne : que mange-t-on à midi ? La réponse de sa mère ne laisse aucun espoir : il est quinze heures passées, il est plutôt question du goûter… Si Ludo a du mal à se lever, Laura, elle, a du mal à se déclarer. C’est qu’elle est timide la gamine ! Dans un bar, lorsqu’un gars lui plaît, elle attend patiemment qu’il la regarde. Elle se dévêt un rien, se pomponne mais refuse de faire le premier pas et joue la fille qui l’ignore. Résultat : le gars emballe la première blonde qui passe et Laura s’effondre en pleurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis maintenant trois albums, les aventures (et mésaventures) de Laura et Ludo publiées dans le Monde des Ados se trouvent rassemblées en de beaux cartonnés par les soins de Dargaud. En fait de nous divertir, si ces planches-gags apportent effectivement un brin d’humour salvateur au sein d'un hebdo trop sérieux, vous reconnaîtrez sans doute qu’en album, l’ensemble s’avère du coup un brin pataud. Car le plaisir indéniable qu’éprouve Florence Cestac à dessiner ses héros n’est pas toujours si évidemment communicatif. Et l’on se demande finalement si l’inspiration du quotidien n’aurait pu être repensée, s’agissant d’un cartonné. Oui, le nonchalant appareillé et la « fashion victime » sont criants de vérité mais la vérité ne suffit pas toujours à « cartonner ». Hors cibles directes, les ados et leurs parents, le reste des lecteurs risque fort d’apprécier très moyennement l’accumulation de leurs humeurs et parlers « verlants ». Si entre deux articles politiques et/ou scientifiques, les Ados plaisent, en album donc, beaucoup moins. En résumé, ce nouveau tome se lit comme les précédents : sans problème mais sans réel plaisir de même. A noter aussi l’absence préjudiciable de gag « mémorable » tirant son épingle du lot, à l’exception peut-être du petit neveu Kevin. Question de génération, il y a toujours pire…