L'histoire :
768 ab urbe condita (15 après JC), dans les brumes de l’estuaire du Visurgis, un voilier s’approche doucement de la terre. Sur les berges, deux guerriers chérusques font le guet. L’un d’eux ordonne à son camarade de prévenir Ermanamer que leur livraison est enfin arrivée. Accompagné par plusieurs de ses guerriers, le chef de tribu se rend à bord du bateau et demande à vérifier la cargaison qui doit être composée de 10000 épées, boucliers et lances. En échange, Ermanamer (Arminus) s’était engagé à remettre à l’émissaire de Morphéa, Titus (Hraban) son petit-fils qui est aussi fils de Marcus. L’adolescent est retenu prisonnier depuis plus d’une dizaine d’années par les germains. Les armes vérifiées, les chérusques déciment l’ensemble de l’équipage. Seul Cabar, un solide guerrier noir arrive à échapper au carnage. De retour dans leur camp, Ermanamer et ses fidèles combattants font un état des lieux de l’avancée de leurs ennemis. Les romains progressent et, aidés par Marcus, ils commettent des carnages parmi les alliés des chérusques. Forts de leur prise d’armes et aspirant à unifier toutes les tribus des germains pour en devenir leur roi, Ermanamer veut mener la guerre aux romains. En attendant, il propose à Hraban de l’adopter, ce que l’adolescent accepte fort volontiers, se considérant plus chérusque que romain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir attendu 6 ans le tome 6 de ce magnifique péplum qui oppose deux frères ennemis, Enrico Marini aura mis une petite année pour en réaliser le septième volet. Que les lecteurs se rassurent, la rapidité ne s’est pas faite aux détriments de la qualité du récit. Dans le nouvel opus de cette saga, l’histoire conserve la même intensité avec une tension progressive annonciatrice d’un final spectaculaire pour le prochain album. Arminius, pour faire un affront ultime à Marcus, va adopter celui qu’il a kidnappé quelques années auparavant. Cette adoption n’est pas du gout de tous et certainement pas de celle qui va enfin lui donner un enfant tant espéré depuis plusieurs années. Marcus, quant à lui, ne désespère pas de retrouver son fils et livre une lutte sans merci aux ennemis de l’empire romain. Dans ce 7° volume, Enrico Marini s’attarde davantage sur la psychologie des deux personnages principaux qui étaient jadis frères de sang. La haine viscérale qu’ils se vouent aujourd’hui est sans limite, entrainant dans leurs sillages de nombreux combattants. Le scénario est toujours aussi rythmé, avec des personnages brutaux, violents et des rebondissements surprenants qui font sans cesse monter la pression dans chaque camp. Même si son trait est plus spontané, plus lâché que dans les premiers tomes, le virtuose Enrico Marini livre encore de très belles planches. Les scènes de combat sont époustouflantes de réalisme avec une maîtrise parfaite du mouvement et des aquarelles somptueuses.