L'histoire :
La conversation se poursuit dans la très belle maison de Ted Kennedy, qui reçoit son petit neveu Joseph pour qui il nourrit de grandes ambitions politiques. Pour le jeune homme, il n'en est pas encore totalement question, mais il écoute avec attention les évènements qui se sont déroulés 70 ans plus tôt. Joe le père de Ted était ambassadeur à Londres lorsque la deuxième guerre mondiale a débuté. Il avait été reçu par Winston Churchill en Mai 1940, qui sollicitait une aide américaine massive en matériel. Il ne tardera pas à l'obtenir d'un Roosevelt pourtant soucieux de la campagne présidentielle de Novembre, et malgré le pacifisme connu de Kennedy face à l'agressivité allemande. Un ambassadeur encombrant que ce Kennedy pour le président américain, qui essaye d'ailleurs de le maintenir, car il constitue un rival potentiel à l'investiture démocrate. Pendant les premiers mois du conflit, et dès l'entrée en guerre des Etats-Unis, c'est le plus jeune fils de Joe qui va petit à petit se faire remarquer. John Fitzgerald, qui se fait appeler Jack, va tout faire pour prendre part aux batailles qui s'annoncent, malgré une condition physique très moyenne. Après une première année au sein de l'université de Stanford, passage obligé pour un jeune homme plein d'ambitions, il réussira à se faire intégrer au service de renseignement de la Marine. Petit à petit, il va se faire remarquer, tandis que son père retrouve le territoire américain et doit se positionner par rapport à Roosevelt...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Troisième tome, déjà, pour cette saga plutôt bien faite, avec au moins trois intrigues qui se répondent et maintiennent le suspense. Tout d'abord, le contexte du début de la guerre et un vrai regard historique sur les enjeux internationaux et les hésitations qui précèdent les déclarations de guerre. On ne peut évidemment pas s'empêcher de faire le parallèle avec la situation d'aujourd'hui en Ukraine et la difficulté pour les puissances européennes à prendre position face à une volonté expansionniste totalement assumée. Le second arc est celui des ambitions politiques des Kennedy. Le côté clan est très bien dépeint, les rivalités à l'intérieur de la famille, mais une volonté commune de jouer un rôle et d'exercer le pouvoir. Enfin, l'album met en scène les tribulations de Joe et Jack, alias John Fitzgerald, leur comportement envers les femmes, leur absence de scrupule et un cynisme qui semble tous les rapprocher. Les deux auteurs néerlandais Mick Peet et Erik Varekamp font un très bon boulot bien construit. Le style graphique du dessinateur, avec sa ligne claire sobre et souple, est parfaitement en ligne avec le contexte historique, tandis que le scénario de Peet trouve un très bon équilibre, utilisant avec justesse les moments historiques en mettant remarquablement en avant le rôle des politiques dans les moments de décisions les plus difficiles. Comme les deux tomes précédents, le livre se termine par un dossier passionnant et riche, une mise en contexte des personnages et des faits sur lesquels l'album s'appuie, avec une liberté assumée d'inventer des choses autour de leurs personnages.