L'histoire :
Lorsque vient la nuit, la frontière entre cauchemar et réalité, rêves et réels, se fait plus floue, plus ténue. C’est alors que sortent parfois des créatures que certains pensent réservées aux contes de fée. Cette nuit, la lapine volante Puck aura la lourde charge de veiller sur quatre couffins. Des peluches à son image deviendront pour elles – ce sont quatre petites filles ! – leur talisman. Mais en tout conte de fée, sévit une force noire cherchant à l’emporter. C’est ainsi que l’espion Eon est lui chargé par ses maîtres de couper court au destin des bambins. En grandissant elles pourraient en effet faire de l’ombre à l’agent démoniaque qui œuvre parmi les hommes. Des trolls sont donc envoyés à la maternité. Mais l‘opération coup de poing se passe mal et les affreux détalent avec une seule des petites dans les bras. Finalement même, le bébé atterrit dans ceux d’un SDF qui dormait sous les ponts. Le temps passe, la fillette finit en fait à l’orphelinat après l’assassinat de son « père adoptif » par un émissaire noir. Le temps passe encore et nous voilà 6 années plus tard. Les filles ont grandi et aujourd’hui, Izel, Yoshi et Nina se rendent au concert des Pink Garbage, leur groupe rock préféré. Sur place, elles succombent rapidement au marketing assommant qui pousse sans cesse les fans à la consommation. Elles ne s’en laissent pas longtemps compter et transforment, comme par magie (!), l’événement en véritable désastre. M. Hameln, le producteur – qui n’est autre que l’agent du Malin – est hors de lui ! La magie opère encore un peu plus tard mais cette fois c’est une quatrième adolescente aux cheveux de feu qui vient au secours des trois premières attaquées par un géant de pierre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Elfées sont quatre collégiennes dans le vent, métissées, mignonnes à croquer (!) et dotées d’un pouvoir extraordinaire : celui de faire apparaître d’étranges lucioles qu’elles seules peuvent voir. Leur mission est simple : sauver le monde ! Non, plus essentiellement de rendre au monde son univers féérique, d’en préserver la magie et, par là-même, l’intégrité du peuple féérique... Sur leur chemin se dresse – naturellement – un agent du Mal dont elles devront contrer les desseins (un peu à la manière de l’Inspecteur Gadget vs Mad). Apparue dans les pages du magazine Julie éditée par Milan, la série est née de l’envie de Serge Carrère d’écrire une histoire qu’aimerait lire sa fille. Pour cela, il s’est associé à Weissengel quant à la plume, et au jeune niçois Dollphane – dont c’est ici les grands débuts – question crayon. De crayon, il est en fait peu question, puisque le visuel proposé repose très largement sur un travail assisté (totalement ?) de l’ordinateur. Le résultat fait d’impressions et surimpressions, de plans divers, surprend un brun, à commencer, puis l’on s’y fait. C’est même finalement assez agréable. En tout cas très contemporain et raccord à la cible adolescente visée, la dominante mauve et « fashion » se chargeant de la touche féminine désirée. La lectrice pourra ainsi s’identifier aisément à l’une des héroïnes, orientale (des sables ou d’Extrême), rebelle ou blonde septentrionale. Leur portrait chinois figure d’ailleurs en fin d’album. A noter enfin que 14 pages de bonus apparaissent en rapport à la version magazine. Des pages – dont la césure avec l’intrigue principale est frappante – offrant le loisir de faire plus ample connaissance avec le peuple des contes et nos quatre nouvelles amies, pleines de vie !