L'histoire :
Dans la cour du collège, c’est la consternation : les garçons du groupe Pink Garbage ont décidé de mettre un terme à leur carrière. Nos 4 Elfées hésitent à les plaindre : leur musique était tellement mauvaise, mais ils sont si mignons ! De son côté, leur ancien producteur, le vil Hameln doit rendre des comptes auprès des forces maléfiques, car l’engagement qu’il avait pris n’a pas été respecté : le peuple féérique est en effet toujours debout, grâce à la pugnacité de nos jeunes amies. C’est d’ailleurs in extremis qu’il obtient un dernier sursis. Il promet donc un plan machiavélique qui devrait neutraliser les Elfées et mettre le petit peuple à genoux. Ainsi, prenant l’apparence d’une femme dynamique et sexy, il organise un concours de musique avec pour premier prix l’enregistrement d’un CD sous la tutelle d’un célèbre ingénieur du son. Le pire, c’est qu’il a visé juste car les Elfées ne tardent pas à tomber dans le panneau en relevant le défi. Leurs répétitions sèment effectivement les premières graines de la zizanie : désaccord sur le titre à défendre ; mauvais tempo… Le pire est cependant peut-être à venir : s’il leur prenait l’idée, par exemple, de remporter ce fameux prix ou si le hasard du concours mettait sur le chemin de l’une d’entre elles, un joli garçon, ex-vedette d’un boys-band à succès…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Elles sont toutes mimis, ces 4 collégiennes impeccablement fashion-lookées… Jolies, sympas et qui plus est, se débrouillant plutôt pas mal lorsqu’il s’agit d’enfourcher guitare et batterie au sein de leur formation rock (rock, mais dont le tube a pour personnage central un lapin rose-violacé). Griotte sur les bouclettes : les demoiselles font plutôt copain-copain avec le petit peuple féérique et seraient même capables de quelques tours de magie (bien absents quand même depuis le tome 1) pour empêcher les forces maléfiques de le réduire en poussière. Vous l’aurez compris aisément, les auteurs ne se sont pas privés pour réussir leur cocktail rose bonbon. Ils ont multiplié les ingrédients qu’affectionnent les 8-12 ans, fidèles lectrices du magazine Julie (dont Les Elfées sont l’un des feuilletons phare) : tout ce qui peut ressembler de prêt ou de loin à Hannah Montana, Harry Potter et consorts ; tout ce qui peut rappeler l’univers star-rock-peopolisé de téléréalité a été shaké pour rassasier leur appétit de mystère et de paillettes. Aussi, les récits sont-ils un judicieux mélange de situations qui parlent aisément au préados (ici par exemple les problèmes de jalousie, de rivalité ou de solidarité) et de fantaisie fantastique où le bien se doit de toujours l’emporter. Le tout est servi par un dessin lisse, agréable et une pointe d’humour parfaitement appropriée au public visé. D’ailleurs, si l’on se place du point de vue de ce lectorat, on ne pourra que se satisfaire du bon équilibre du scénario, qui offre une intrigue fluide et la conclusion attendue. Définitivement pas pour les vieux mecs, mais il en faut pour tous les goûts…