L'histoire :
Depuis son empoisonnement aux baies de poison Ivy, la jeune Swampy est dotée du pouvoir de tuer sur un simple baiser. Cette faculté très spéciale lui vaut d’intégrer la WOW – Women On War – en 1944, une section militaire féminine aux ordres du président Roosevelt himself. Elle rejoint alors 5 autres jeunes femmes dotées de talents divers : une télépathe, une tireuse d’élite, une qui gèle tout ce qu’elle touche, une qui bouffe tout ce qu’elle croise, une qui retient tout ce qu’elle lit. Ces 6 super-nanas doivent se rendre en Chine pour transmettre un microfilm hyper-important à l’agent infiltré X 111, alors que la guerre fait rage contre le Japon. C’est à Swampy, alias Poison Ivy, qu’échoit la charge de dissimuler de son mieux le précieux document sur elle. Or, alors que les 6 WOW déguisées en bonnes sœurs sont presque arrivées au terme de leur transfert, leur avion se crashe dans une rizière, sans trop de heurt. Elles rejoignent alors à dos d’éléphant la base des tigres volants, où Swampy espère retrouver son frère engagé dans cette division. Mais au même moment, l’escadron américain est assailli de toutes parts par la redoutable aviation japonaise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Devenue la super-héroïne Poison Ivy dans le premier tome, la jeune Swampy s’affranchit à présent de sa première mission. Déguisée en nonne, elle doit délivrer un microfilm à un espion chinois, en plein cœur de la seconde guerre mondiale, côté pacifique. Pas de quoi, donc, profiter encore pleinement de son tout nouveau baiser mortel (juste un petit, pour la forme). En attendant d’utiliser plus amplement ce potentiel, Yann met en place une aventure d’espionnage riche en évènements et en répliques… mortelles. En effet, le scénariste force un peu son talent en ce qui concerne sa verve enluminée, tantôt spirituelle, tantôt aux frontières de l’almanach Vermot (les glaires épaisses pour invoquer le loa Thol-Stoï). On assiste dès lors à une véritable frénésie de jeux de mots, d’humour vaseux (ça n’est pas forcément péjoratif), de private-jokes (le scotch Arleston), au point de se laisser distancer, par bribes, par le fil du récit. Peu importe, cette extension issue de la série Pin-up appartient plus à la parodie qu’au genre d’espionnage réaliste. Sur cette partition emprunte de légèreté et d’aventures, Philippe Berthet nous ravit toujours – profitablement sans surprise ! – de son dessin invariablement élégant, détaillé et précis, qui ferait des ravages sur un ton moins burlesque. Décors, personnages et cadrages sont d’une grande maîtrise, magnifiés par la colorisation experte de Dominique David. Le dessinateur a semble t-il choisi d’orienter son style vers une ligne légèrement plus caricaturale (par rapport à Pin-up)… mais il reste néanmoins d‘une prestance rare, à tous points de vues.