L'histoire :
1994 : Carl est enfant de cœur dans la petite église où résident ses parents. Le jeune adolescent qui sert la messe est parfois distrait par le physique de certaines paroissiennes. Son père n’apprécie pas qu’il rêvasse pendant l’office. A la sortie de l’église, avec son frère ainé Harold, ils discutent jeux électroniques avec Peter. Pour le père de famille, ce garçon qui ne va pas à la messe n’est pas très recommandable. Malgré les a priori paternels, les 2 garçons se laissent embarquer par Peter qui les emmène à vélo visiter des bâtisses abandonnées.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Carl et Harold sont deux frères qui grandissent dans une famille catholique pratiquante. A chaque repas chez les grands-parents, c’est la prière ; et le dimanche, difficile d’échapper à la messe. Autant dire que pour des adolescents, leur quotidien plutôt routinier n’est pas des plus fun. A l’occasion d’une escapade avec leur camarade Peter, les deux frères bridés par leur éducation vont découvrir une image pornographique. Cet éveil de la sexualité va faire évoluer les rapports dans la fratrie. Ce récit initiatique sur l’enfance, les liens entre frères, l’amitié, le questionnement d’une éducation très traditionnelle, est plutôt banal sur le fond. Mais c’est avant tout une histoire originale dans sa forme narrative. En effet Ben Gijsemans, avec un dessin monochrome succinct et dépouillé, fait preuve d’imagination pour proposer un découpage singulier aux compositions originales et variées. De ce récit se dégage une ambiance pesante où l’ennui est palpable, où le poids de la religion rend le quotidien austère pour des adolescents.