L'histoire :
En Nouvelle-Angleterre, au XVIIème siècle dans le petit village de Salem, sous la protection du rigoriste révérend Parris. Agée de 14 ans, la petite Abigail se voit offrir, par un garçon, un petit âne de bois sculpté. Voyant cela d’un très mauvais œil et sentant sa belle-fille devenir peu à peu une femme accomplie, sa belle-mère la somme de cesser tout contact avec les hommes et l’oblige à devoir s’effacer en public. Car être une femme déplait fortement à Salem. Bien qu’elle obéisse à ces nouvelles règles du jeu, la petite Abigail adopte tout de même un comportement rebelle. Elle a pour amie les « rejetées » de Salem et s’accorde secrètement à retrouver un indien vivant non loin du village. Alors que la foi commence à ébranler le cœur des habitants de Salem, sur fond de sorcellerie et de possession démoniaque, le révérend du village fera tout son possible pour ne pas perdre son pouvoir et son titre de protecteur de la ville. Quand bien même cela coûte la vie de quelques femmes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous-titrée « Comment nous avons condamné nos enfants », l’histoire des Sorcières de Salem racontée par la douce Abigail est un huis-clos qui fait froid dans le dos. Dans ce one-shot à vocation historique, la pression monte petit à petit, jusqu’à atteindre un niveau pratiquement insoutenable (en référence à certaines scènes). Il est difficile de ne pas éprouver de la compassion et un certain sentiment d’impuissance face au sort inéluctable et funeste de ces femmes injustement accusées. Thomas Gilbert prend les choses en main pour nous faire découvrir cette histoire. Il est ici à la fois scénariste, dessinateur et coloriste, même s’il semble avoir pris des raccourcis concernant certains points clés de l’Histoire. Le jeu des couleurs est astucieusement bien mis en évidence. Les teintes sont colorées au début, puis deviennent de plus en plus sombres à mesure du déroulement de l’histoire. Une œuvre forte et réussie avec finesse.