L'histoire :
Collégienne et auvergnate, la rousse Blandine est avant tout passionnée de jeux vidéos. Au point qu’elle les développe elle-même, de A à Z, jusqu’à programmer une intelligence artificielle capable de s’adapter aux contingences du jeu. C’est ainsi qu’elle a créé Arven, un monde virtuel d’heroïc-fantasy vaguement inspiré de sa région natale. Officiellement, elle présente ce jeu à son copain Marco, nouvellement arrivé dans la région, comme un moyen de s’impliquer dans les enjeux écologiques de notre temps, à travers la géothermie et les énergies renouvelables… Marco ne connaît pas les particularités de la région, alors elle n’hésite pas à l’emmener faire un tour en vélo, notamment pour qu’il découvre les sources d’eau chaude naturelle (à 82° !) de Chaudes-Aigues. Mais en réalité, le jeu de Blandine est bien moins perturbé par le réchauffement climatique que par des forces obscures qui y ourdissent un plan hégémonique. Dans la cinématique d’intro de Blandine, les puissants du monde d’Arven se réunissent donc pour définir une contre-attaque susceptible de neutraliser la redoutable « bête noire » qui saccage cet univers. Blandine s’est créée un avatar pour participer à cette lutte du bien contre le mal, et ainsi être la première bêta-testeuse de son jeu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les mondes d’Arven se présente comme une série jeunesse qui cherche à sensibiliser son lectorat aux enjeux climatiques de notre époque… Mais aussi à faire découvrir la région Auvergne aux néophytes, par le biais de séquences didactiques… Le tout en utilisant le biais des jeux vidéos et de l’immersion en réalité virtuelle, afin d’accrocher le public cible – en général intéressé par la culture geek-ludique. Toutes ces bonnes intentions ne se traduisent hélas pas par un premier tome très cohérent… Pas grand-chose ne colle sur le plan du scénario : la vocation écologique est annoncée, mais elle s’arrête au stade de l’intention ; la dimension pédagogique se traduit par de trop rares séquences, sans doute destinées à honorer la liste des nombreux sponsors publics (dont les logos se trouvent en première page) et qui tombent dans la trame narrative comme un cheveux sur la soupe. Le profil psychologique des personnages n’a pas plus de consistance que de crédibilité – Blandine, collégienne, développe toute seule un univers vidéo-ludique et son intelligence artificielle ?!!! Enfin, le souffle épique de l’heroïc-fantasy est basique, manichéen et sans grand intérêt dans ce tome 1. Reste le dessin semi-réaliste de Cédric Fernandez, qui fait plutôt pas mal ce qu’il peut au milieu de cet amalgame peu convaincant pour le moment. Ce sont surtout ses paysages au sein d’Arven qui sont les plus enchanteurs. Espérons que les deux autres tomes restant à venir parviendront à mettre toutes les intentions en concordance…