L'histoire :
Alex, en compagnie de Vanessa, agent britannique qui est devenue sa maîtresse, débarquent sur l’île de Majorque en Espagne. Leur mission : découvrir qui a tué la mère d’Alex et remonter le fil d’un passé nébuleux qui laisse présager l’horreur. Aussitôt arrivés, les deux personnages se font passer pour un jeune couple marié insouciant, venu admirer les monuments et les paysages. Mais rapidement, ils sont repérés par les habitants de l’île. Au moment de visiter un château, Alex perd de vue Vanessa. Juste le temps de le réaliser, et le voilà kidnappé par un inconnu. Vanessa, elle, est dans leur voiture au loin, bâillonnée et entravée. Quelques secondes passent et la voiture explose. S’ensuit une violente bagarre entre les deux hommes, remportée par Alex qui tue l'agresseur, en fait Abdel Karim, un bosniaque. Alors qu’Alex perd connaissance, il est recueilli par d’anciens camarades de son père, a priori un officier serbe durant la Seconde Guerre mondiale. Alex vient de le comprendre, il saura pourquoi et comment sa mère est morte et qui était réellement son père. Alors que sa vie est désormais en danger, il risque de découvrir une vérité insoutenable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième et dernier volet des Racines du Chaos, récit à la croisée de l’espionnage et de l’Histoire, avec en toile de fond la naissance de la Yougoslavie, ses luttes internes et ses nationalités soumises à la dictature de l’autoritaire Tito. Autant le premier tome se révélait intéressant et ambitieux, malgré des défauts gênants, autant le dernier opus et le diptyque en entier finissent par décevoir. On y retrouve les mêmes qualités, pourtant : un dessin soigné et très agréable à l’œil, une documentation riche en amont au service d’une histoire déroulant de nombreux fils. Mais c’est là où le bât blesse, l’ensemble est finalement assez confus et nébuleux, presque étouffant : la faute à des dialogues à rallonge qui ne cessent d’alourdir le rythme de lecture. Voix-off des pensées d’Alex, dialogues sans fin et descriptions des enjeux géopolitiques qui sous-tendent l’histoire se superposent sans nous laisser respirer. De plus, les personnages trop nombreux, jaillissant de tous côtés, finissent par nous donner le tournis. Par excès de didactisme ou en voulant trop bien faire, le scénario a pour effet d’émousser notre intérêt. C’est bien dommage car l’histoire se lit sans déplaisir, mais sans grand appétit non plus. Voilà un récit complexe qu’on prendra toutefois le temps de relire pour en saisir tous les enjeux. Bref, un diptyque pour lequel notre intérêt n’aura été que modéré. Décevant.