L'histoire :
France 3 Régional fait un reportage sur la sécheresse estivale en cours, dans le village de Montcœur. Mr Civrac, le producteur de pommes bio, explique face caméra que les ressources d’eau n’ont jamais été aussi basses. Cela va hélas impacter la future récolte de ses vergers. On voit même le fond de l’étang la Gibelette ! Au même moment, à une poignée de kilomètres de là, Antoine aide sa petite fille Sophie à préparer l’anniversaire des 60 ans du théâtre de marionnettes « Le loup en slip », créé jadis par sa défunte épouse, Lucette. A cette occasion, il lui raconte ses souvenirs, sa première rencontre avec Lucette, et comment la jeune femme, à l’époque, avait fait tourner les cœurs. Evidemment, il enjolive les choses, à son avantage. Puis il s’en va récupérer son vieil ami Pierrot à la gare, qui revient aussi pour les festivités. Or à la gare, point de Pierrot. Evidemment, celui-ci a encore fait des siennes à Paris, et il en train de passer au tribunal en comparution immédiate pour dégradation de matériel dans un troquet de la gare de départ. Cependant, lorsque les villageois voient descendre du bus un sosie de Pierrot, ils le prennent pour lui. Ils sont tout de même surpris que ce Pierrot-là file directement à l’église pour y faire une prière…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça fait 10 ans que Les vieux fourneaux sont vieux fourneaux, et ils ne semblent pas avoir vieilli. Avec la même énergie mâtinée de nostalgie, le scénariste Wilfrid Lupano fournit aussi toujours la même alchimie de vieilles histoires de cœurs ou d'amitiés au sein du petit village de Montcœur, qui remontent à la surface à l’occasion d’un évènement ou d’un retour. C’est aussi toujours le propos général sous-jacent de la transmission : le monde qu’on laisse aux générations futures. Valeurs sociales et écologies demeurent des thématiques fortes, notamment au travers du combat permanent de Pierrot contre la connerie de nos modernités… mais aussi dans cet épisode 8, de la canicule en cours. Plus prosaïquement, l’épisode se concentre sur l’anniversaire des 60 ans du théâtre de marionnettes « Le loup en slip ». Cette occasion est prétexte à moult flashbacks en noir-blanc-gris, éclairant la jeunesse des trois papis complices, l’ensemble étant toujours dessiné par Paul Cauuet dans un style semi-réaliste enlevé. On assiste aussi au retour de la frangine de Pierrot, Madeleine, une vieille nonne aussi viscéralement dévote que lui est anarchiste. La sécheresse en cours fait aussi réapparaître quelque chose, qui explique soudain bien d’autres choses datant de 60 ans et qui génère aigreur, donc vengeance… Mais on ne va trop en dire. Il faut lire. Comme d’habitude, tout se déroule dans un périmètre rural restreint. Comme d’habitude, les tensions s’exacerbent, mais gentiment. Et quoi qu’il arrive, ça fait surtout marrer Pierrot, Mimile et Antoine. Chacun rivalise de tempérament, sur leurs profils bien établis : Pierrot est à 2000% anarchiste ; Mimile ouvre un nouveau volet inattendu dans son passé de rugbyman ; et Antoine doit assumer au grand jour son histoire de cœur avec Lucette, la grand-mère de Sophie, actuelle animatrice du Loup en slip. Un épisode fun et délassant, donc, quoique reposant sur des intrigues désormais attendues… mais c’est pour ça qu’on aime les Vieux fourneaux.