L'histoire :
Pierrot s’énerve contre la minuterie dans les toilettes d’un bar. Du mouvement, il va y en avoir, et il l’arrache l’objet diabolique, plongeant ainsi le troquet dans l’obscurité. Petite dispute avec le patron des lieux, rien de bien méchant, étant donné c’est le sport préféré pour Pierrot. Cela complètera ses faits de guerre sur le carnet de la honte. Qu’est ce qu’il vient l’embêter avec ses économies d’énergie alors qu’il chauffe la rue 16 heures par jour ! En fait, il se remet mal du décès de Fanfan et le rendez-vous chez le notaire est pour bientôt, en vue de la liquidation des biens. L’association « ni yeux ni maître » risque de ne plus avoir de local et de se servir du café comme lieu de réunion hebdomadaire. En partant, Pierrot chourave un parapluie, pour l’opération « Geneviève » : chacun sait ce qu’il a à faire, chacun sa méthode et rendez-vous pour le plat du jour chez Claude. La cible est atteinte, c’est donc un vif succès ! De retour chez lui, Pierrot grignote un bout de pain, en grille une oisivement, jusqu’à ce que son téléphone fixe sonne. Puisqu’il n’a pas ouvert son courrier depuis un moment, son copain Antoine le prévient qu’ils ont rendez-vous avec Mimile et Errol… en Guyane !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voyage au bout du monde pour Antoine et Pierre, péripéties dans la jungle, autant de faits qui nous donnent le sourire avec toujours la même verve que nous leur connaissons et qui fait le succès de cette série. Leur copain Émile leur réserve en effet bien des découvertes : un spectacle avec costume d’époque, des mines d’or clandestines à ciel ouvert, polluantes, et la volonté de réparer le mal causé avec le trésor qu’il a trouvé jadis au fond de l’océan. Concernant l’utilisation symbolique ou réelle de l’or, le message est un tantinet militant et anti capitaliste, mais il contribue au combat contre les sociétés minières et à aider une juste cause : stopper la déforestation, l’exploitation des terres, et ainsi contribuer à protéger la biodiversité. Wilfrid Lupano nous livre un scénario bien construit, sur un thème plutôt innovant et engagé, manipulant l’humour et les sujets plus graves, sans changer un poil de la personnalité de nos trois acolytes, ni ce brin de malice qui les rend si attachants. Quant à Paul Cauuet, son trait est toujours aussi dynamique et précis, aussi à l’aise dans la mangrove que sur le bitume. Ce tome d’une grande qualité est à lire et à relire sans modération. Après la jungle, et pourquoi pas des vacances à Tchernobyl tant qu’on y est, comme dirait Pierrot !