L'histoire :
Tout juste arrivés dans un village, He Pao et son compagnon Tashi Tsanpo se mettent en quête d’eau, faute de pouvoir s’offrir un repas. Un vieillard invite alors les deux jeunes tigres affamés à venir se restaurer chez Dame Mu. En effet, ceux qui voyagent sur la route des caravanes ne sont en général pas riches. Une foule se presse afin de recevoir en aumône un bol de bouillon. Et les esprits s’échauffent dans l’espérance d’en obtenir un second : l’occasion pour le tibétain de faire admirer son art de la guérison et sa connaissance des points vitaux susceptibles d’endormir un homme trop agité ! La nuit venant, nos amis sont conduits par le mendiant en un ancien palais romain. En chemin, ils croisent un inquiétant palanquin dont l’occupant semble connaître la jeune femme. Epuisée, He Pao s’endort devant la peinture des défunts mais illustres propriétaires de la domus et rêve de rencontres merveilleuses, de ses parents. A son réveil, un message l’attend : parti la veille chercher du bois pour le feu, Tashi n’est pas revenu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lire un album de Vink est toujours une expérience dépaysante. L’auteur a ses fans… et ses détracteurs. De part ses origines vietnamiennes, il est un pont entre deux mondes, l’Orient et l’Occident. Son héroïne, la belle He Pao, occidentale amoureuse des charmes de l’Asie, se présente comme son exact reflet inversé. Elle rassemble les traits marquants des deux pensées : la curiosité et l’impétuosité méditerranéenne qu’elle apprît à maîtriser en pratiquant l’art martial du Moine Fou. A l’instar d’Alix (et son odyssée), elle voyage et apprend à connaître ses semblables ; à l’image de Jacky Chan à ses débuts (La hyène intrépide) ou plus récemment d’un film comme Tigres et dragons, elle communique une sagesse de soi incomparable. Sa quête est celle de l’harmonie. Paix extérieure avec la nature alentour mais aussi recherche constante d’équilibre intérieur. Cette ambiance particulière est rendue par un graphisme unique dans l’univers du neuvième art franco-belge. Chemin faisant, les aquarelles de Vink semblent toujours plus envoûtantes, traçant des frontières incertaines entre le rêve et la réalité. Composées d’une multitude de touches discrètes et colorées, elles illustrent une narration posée, servie par un découpage impeccable. Le scénario est emprunt de simplicité, parfois d’une certaine ingénuité ? Plus qu’une aventure évanescente en kimono, l’ensemble épouse une philosophie de vie. On aime ou non, il n’en reste pas moins que c’est bon.