L'histoire :
Depuis le milieu du XVIIIème siècle et la formation d'un club londonien très fermé, les bases de l'économie moderne sont jetées. James Watt, Erasmus Darwin (le grand père de Charles), Adam Smith ou Benjamin Franklin, parmi d'autres, constituent les Lunar Men, qui se réunissent une fois par mois pour comprendre les enjeux de la révolution industrielle qu'ils voient arriver. Visionnaires dans leurs métiers ou pionniers de leur science, ils ont l'ambition de s'inscrire au cœur de cette course qu'ils devinent plus enthousiasmante que tout ce qu'ils ont connu. Au cours d'échanges très privés, ils anticipent l'impact des grands événements à venir et dessinent les contours du capitalisme moderne. Ils ne sont que les premiers d'une liste d'entrepreneurs révolutionnaires qui vont bâtir des fortunes de plus en plus importantes. En faisant subir à leur époque des changements radicaux, ils s'inscrivent dans l'Histoire, qu'ils s'appellent Alfred Krupp, Henri Ford ou Steve Jobs. Que leurs méthodes soient respectables ou sans scrupules, que leur réussite soit spectaculaire ou parfois dramatique, ils construisent des empires qui dépassent toujours d'une manière ou d'une autre les attentes de leurs contemporains...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers quelque dizaines de portraits, Benoît Simmat, accompagné du dessinateur Vincent Caut, parcourt près de trois siècles et une série de carrières capitalistes marquantes, dont l'impact est encore perceptible aujourd'hui. Pour chaque grand entrepreneur, une ou deux pages proposent une biographie synthétique et écrite avec un vrai rythme, suivie d'un gag ou d'une mise en scène en une page qui mettent en lumière ou tourne en dérision l'un des caractères du personnage. Une technique un peu répétitive, mais qui permet une lecture par morceaux, lorsque le bouquin est posé sur la table et qu'on vient de s'asseoir dans son fauteuil. Simmat est plutôt flatteur dans ses mises en avant, même s'il n'oublie pas de mentionner les aspects parfois troubles de certaines épopées industrielles. Sans jamais aller très loin, les informations sur les stars les plus actuelles du monde de l'entreprise n'ayant rien de scoops. Les gags dessinés n'ont pas vraiment d'autre rôle que celui d'alléger la lecture de ce petit who's who illustré. Vincent Caut les réalise sans visiblement chercher l'exploit technique, dans une mise en page on ne peut plus neutre. Cette Ligue des capitalistes, qui fait suite à une Ligue des économistes parue il y a un an, est une lecture intéressante, pour peu qu'on la grignote par petits morceaux. Mais sa gentille neutralité et son didactisme un peu appuyé ne plairont pas à tous.