L'histoire :
Sur les plages de la Galice en Espagne, Claire, en convalescence, nettoie bénévolement le mazout sur les rochers. Elle est française, elle vient de Lyon et vit à Madrid depuis plusieurs années. Traductrice et enseignante de formation, elle traduit de la poésie et enseigne la traduction littéraire à l’université. Il y a peu de temps, elle a fait un AVC, en plein cours. L’hémisphère gauche a été touché, elle s’en sort avec des difficultés de langage et cherche constamment ses mots. Pour y remédier, elle inscrit des mots, des extraits de texte et des citations sur des post-it qu’elle colle partout dans son appartement. Elle essaie comme elle peut de surmonter ses difficultés, ses nouvelles angoisses et ses incertitudes. Perdre ses mots dans son métier est un véritable handicap et elle ne se sent plus à la hauteur. Elle se fait licencier de l’université et perd son travail de traductrice. Sans surprise, son petit ami la quitte après son accident cérébral. Elle doit se reconstruire, faire le deuil de la vie qu’elle menait, elle doit accepter ses difficultés et vivre telle qu’elle est. Après son volontariat en Galice, elle s’octroie du temps et se fait de nouveaux amis. Elle apprend la plongée sous-marine, la vie de marin et la restauration de bateau. Elle se reconnecte avec la nature, se ressource auprès de la mer et crie face à l’horizon. Parallèlement à la mer qui renait de la marée noire, Claire rentre en convalescence.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anaële Hermans, enseignante de formation, écrit des bandes dessinées sur ses nombreux voyages à travers le monde pour lesquels elle se porte volontaire. Elle travaille à plusieurs reprises en collaboration avec sa sœur Delphine, avec laquelle elle a notamment publié son premier roman en 2011. Elle est habituée des sujets difficiles, comme sur le statut des réfugiés ou sur la vie en détention. Cette fois, elle aborde encore avec justesse, sans complaisance, la vie d’une femme devenue handicapée. Son récit permet facilement l’identification, elle fait partie de celle qui sait exprimer les tourments de ses personnages sans devoir ni l’écrire ni l’illustrer. L’implicite et l’allusion prennent le pas sur la description, ce qui extrait l’emphase et le pathos. Sandrine Revel au dessin nous transporte avec douceur dans le monde de Claire. Elle réussit à mettre de la poésie dans la difficulté. Son dessin empli de détails au crayon de couleurs avec ses teintes flamboyantes est reconnaissable entre mille. Une fois de plus, elle nous séduit avec sa délicatesse et son raffinement. Le scénario est en parfaite harmonie avec le dessin.