L'histoire :
« Ressentez-vous un sentiment d’accomplissement dans ce que vous faites ? » Cette question, tout le monde se l’est déjà posée au moins une fois dans sa vie, si ce n’est pas plusieurs fois. Caroline, qui se prénomme en réalité Marcie, a toujours gardé en elle son rêve d’enfant, de devenir un jour détective privée ! Après son licenciement, elle est contrainte d'accepter des petits contrats pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille adolescente. Femme de 49 ans et demi (c’est important de ne pas toujours arrondir les chiffres), elle est confrontée aux déboires de la périménopause mais également à la dure loi du marché du travail. Alors qu’elle est engagée pour faire des sondages auprès de citadins inconnus, elle se rend compte qu’elle est condamnée par la société à être invisibilisée. Néanmoins, elle fait de son invisibilité une force, elle peut observer sans être vue ! Et c’est là, en passant les portes de l’agence Dulac, que Caroline va devenir Marcie, enquêtrice privée ! Elle débute avec des disparitions canines, missions où elle se révèle vite redoutable. Lors d’une de ses filatures, elle est témoin d’une défenestration… accident, suicide ou meurtre ? Marcie réussira-t-elle à résoudre cette affaire ? Parviendra-t-elle également à s'accomplir dans sa nouvelle vie ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cati Baur nous avait déjà séduite avec son Pissé-mémé. Avec Marcie, elle relève le défi de faire tout aussi bien, voire mieux encore ! Nous sommes toujours en compagnie de femmes fortes. Cette fois, on ne suit plus un groupe d’amies dans la réalisation d’un projet, mais une femme de presque 50 ans qui réalise son rêve d’enfant, soutenue et encouragée par sa fille. L’autrice nous dresse, en plus d’un portrait de femme mûre qui n’a pas encore dit son dernier mot, celui d’une mère qui entretient une relation mère-fille plus qu’enviable, basée sur l’honnêteté, la dérision et la bienveillance. Le graphisme singulier de Cati Baur, reconnaissable entre mille, où elle laisse côtoyer l’esquisse du crayonné tout en ajoutant la précision des détails, nous transpose ici au sein des rues parisiennes et new-yorkaises, identifiables si on les a déjà foulées. La mise en page est soigneusement élaborée. Elle mêle avec brio et sens l’enchevêtrement des cases horizontales et verticales. Nos yeux suivent le mouvement des personnages : quand l’héroïne prend l’ascenseur nous sommes également dans l'ascension de la page avec elle. Une lecture qui malgré tout reste simple et limpide. Dans ses textes comme dans ses dessins, Cati Baur réussit à nous faire rire malgré certains sujets sensibles. Elle mêle les moments de la vie quotidienne et les situations dramatiques parfois avec sarcasme, mais toujours avec justesse.
