L'histoire :
June Lenny est un diplomate terrien, en charge des questions juridiques sur Mayam. Le poste semble délicat, car la planète est régentée de manière anarchique et un peu archaïque, selon les multiples religions en place. June est avant tout un aventurier qui n’a qu’un rêve : devenir extrêmement riche. A défaut d’avoir pleinement satisfait cet idéal de vie, il est déjà passablement adulé par une frange d’autochtones qui le prennent pour un dieu vivant. Dans ces conditions, il n’a aucun mal à coucher avec les plus belles créatures… mais il est avant tout obnubilé par un objectif crucial : convertir en fric la tête du dieu Eïam, une relique sacrée dont il s’est emparé, fusion parfaite entre l’organique et la technologie ! Or, il n’est pas le seul à convoyer cette fortune. Il échappe en effet de justesse à plusieurs tentatives d’assassinats commanditées par le Cartel du fleuve stellaire. Après la succube Antal Nya, dont il croit s’être débarrassé, un nouveau messager tente de lui négocier la précieuse relique pour 1 million de dollars. Une paille ! Ridicule à côté des 300 millions de dollars que la relique lui rapporterait, s’il arrivait à la sortir de cette fichue planète, sur laquelle est exercé un protectionnisme très rigoureux. Il a deux jours pour y réfléchir, durant lesquels il va aussi en profiter pour batifoler avec sa fiancée Cheryll, enfin rétablie après son agression. Or, une nouvelle fois, June va tomber des nues…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On était presque déçu qu’une fin de cycle ponctue le précédent épisode, craignant peut-être que le ton jubilatoire de ce space opéra réjouissant ne s’en trouve modifié. Ouf, nous voici rassurés : Stephen Desberg reprend les aventures de son héros, le vénal, arriviste et si attachant June Lenny, là où elles en étaient restées. Car si June a rempli la première partie de sa petite quête perso, il lui reste encore à convertir sa relique sacrée en fric. Un ton ironique, une autodérision permanente font une nouvelle fois la force de la série. June est un héros sympatoche, malgré sa concupiscence revendiquée. Sans doute, cette sympathie est-elle aussi due à une forme de compassion du lecteur, en raison des humiliations et trahisons qu’il subit et auxquelles il finit par être coutumier… Le décorum bigarré et dépaysant dans lequel s’inscrit la série est également largement responsable de son potentiel de séduction. En ce sens, le dessin de Daniel Koller, émule du grand Moebius, demeure également un atout majeur. Le trait réaliste, précis et élégant s’inscrit dans des cadrages impeccables, magnifiés par la colorisation de Scarlett… De la belle ouvrage ! Un zeste d’érotisme, une quête piquante, une tension permanente, un univers riche, un ton réjouissant… La recette de Mayam est décidément bien savoureuse !