L'histoire :
Un jeune garçon se fait courser par une bande, parce qu'il n'a pas payé. Il parvient à leur échapper en se laissant glisser le long d'une paroi, non sans mal. Il part en boitillant vers Pan. 7 février 2068, Forêt de Fontainebleau. Aster se réveille après avoir fait un rêve, toujours le même. Elle descend de sa cabane suspendue. Wallis Mengel l'attend en lisant Je vivais seul dans les bois, d'Henry David Thoreau. Ils partent pour Basses-Eaux. Sur le chemin, Aster lui raconte son rêve : elle est au centre de Pan, elle y est plus grande, immobile, un peu comme un arbre ou une pierre. Les deux compères prennent place dans une petite barque. Ils arrivent devant un tank. Wallis laisse Aster y monter, car il y a des fantômes à l'intérieur. Il s'agit seulement de squelettes de soldat. Aster s'introduit et parvient à récupérer un obus, un Nexter dont elle pourra tirer un bon prix. Wallis plonge pour aller chercher des pilules d'iode, qu'il compte vendre sur le marché. Après l'effort, le réconfort. Ils se rendent au château de Fontainebleau, sous les eaux, pour s'accorder un petit moment de repos. Un drone vient perturber Wallis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'heure où le réchauffement climatique occupe la Une de nos journaux, Merwan nous dévoile un monde gagné par les eaux, à l'horizon 2068. Les équilibres sont fragiles et les groupes se sont organisées, certains ont même pris le pas sur les autres. Il y a Pan, une cité agricole qui produit des céréales, entre autres... et la puissante république militaire de Fortuna, en échange de sa protection, vient régulièrement ponctionner dans les récoltes. Le deal ne convient à personne : Pan en a marre de se faire taxer et Fortuna en veut toujours plus. Le différend va donc se jouer au ballon-prisonnier. Loin d'être un traité mathématique d'Henri Poincaré, Mécanique Céleste embarque son lecteur d'entrée de jeu. Sur presque 200 planches, Merwan prend le contre-pied des récits d'anticipation classique, avec originalité. Point de monde déshumanisé ou glauque, comme dans la Route de Cormac McCarthy, mais un monde avec une atmosphère cool où l'on survit sans pathos, avec en point d'orgue un jeu de ballon-prisonnier plus proche de Dodgeball que de Rollerball ! Le récit est bien cadencé, tant et si bien que le rythme soutenu ne fait pas baisser l'attention du lecteur, bien au contraire. Le dessin est vif avec des couleurs à l'eau offrant une véritable aspérité. Mécanique Céleste est assurément l'un des coups de cœur du moment et s'inscrit parfaitement dans la collection informelle de Dargaud, Visions du Futur (où l'on retrouve Tremen, Soon, L'humain, Aiôn ou encore Univers).
