L'histoire :
Virginie, jeune médecin militaire d’origine vietnamienne (son vrai prénom est Trinh), est engagée au Mali au sein de la force Barkhane – les militaires français qui luttent contre les terroristes. Elle est très compétente, mais dotée d’un fichu caractère indépendant, qui n’aide pas à son intégration. Et voilà à présent qu’on l’accuse et qu’on l’arrête pour trahison ! Un téléphone portable a été retrouvé dans son quartier, sur lequel des SMS avec des informations confidentielles ont été envoyés à Tran, un chinois qui fournit des armes aux terroristes. Elle a beau affirmer son innocence devant son supérieur, personne ne la croit. Et le peu de collègues qui lui faisaient confiance se désolidarisent. Heureusement, lors d’une opération de police à Gao, un jeune hacker chinois est arrêté et révèle que c’est un coup monté. Viriginie est donc disculpée et elle peut regagner le rang… mais elle garde comme un goût amer l’attitude des collègues qu’elle pensait amis. La voilà donc encore plus isolée qu’auparavant, alors même que se monte une opération commando nocturne pour essayer de coincer le fameux Tran. Virginie a alors de nouveau l’occasion de montrer son sang-froid au moment où explose une grenade artisanale à fragmentation, dont un éclat vient sectionner la carotide de Lucky…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un premier cycle de Médecin de guerre se conclut avec ce tome 2, qui continue de se centrer sur Virginie, française d’origine vietnamienne, dans son engagement au sein de la force Barkhane au Mali. Ces aventures sont fictives, sous le scénario de Patrice Buendia, mais elles se dévoilent à travers une narration quasi documentaire. Le dessin réaliste et très sérieusement réalisé de Gilles Laplagne s’appuie visiblement sur une riche matière iconographique et s’évertue à être le plus proche de la réalité du terrain, comme en témoigne le cahier documentaire final, lui aussi très fourni. On peine donc à s’attacher à cette héroïne, d’autant plus que son caractère l’isole toujours de son groupe. La psychologie des caractères n’est donc pas attachante, mais elle est tout aussi crédible et plausible que les évènements qui sont retranscrits. Nos militaires sont sans cesse confrontés à des opérations à hauts risques et ils ne dévient pour autant jamais de leur professionnalisme. Après une attaque qui laisse un homme sur le carreau, ils consultent même un psy en groupe, afin de ne pas trop pâtir de TSPT (Troubles du Stress Post-Traumatique). Mais l’action prime et rattrape déjà le groupe, engagé sur des opérations plutôt nocturnes, cette fois. On a coutume de retrouver d’ordinaire ce genre de série militaire au sein du catalogue Zéphyr. Les qualités de celle-ci, qui allient une excellente narration à un dessin précis et documenté, ont sans doute séduit la maison Dargaud.