L'histoire :
Emporté par la piqûre de la mouche Melanogaster Rex, Jason hallucine. L’espace d’une fraction de seconde, il entrevoit l’infini, le passé, le présent comme l’avenir, ce qui a été, est et sera. Jason voit les Titans, il se revoit bébé, il se fait oiseau, il rencontre une amazone parlant une langue inconnue, il reconnaît les démons, il appréhende une nuée de mouches mortelles, il se rappelle Tamina, la fille du roi Meidos, et celui qu’elle appelle Ronnie, le Mégaron son amant… devant qui, il revient finalement à la vie. Grâce à son « ami », Jason a survécu à la morsure de la mouche Melanogaster Rex qui lui a permis d’atteindre un instant un état de conscience « total » ! (…) A des lieues de là, le troglodyte rescapé de la bataille contre Mégaron, Jason et un allié géant de métal, a rejoint le camp de son chef, Azor. A l’instar de Mégaron à tête de porc, Azor est un hybride monstrueux à tête de hyène. Le vilain reprend d’abord à son serviteur le médaillon magique qui lui a permis de survivre jusqu’ici, puis l’achève (en guise de remerciement !). Ensuite, le terrible envoie un autre de ses sbires sur les traces de Mégaron et Jason, avant enfin de lever son armée contre les troupes astriennes commandées par Léon, l’héritier du trône : la grande bataille va bientôt commencer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici, un an tout juste après le premier opus, la conclusion tant attendue de ce diptyque détonant signé Sapin et Pion. Mégaron est un titre qui, de visu, ne paye pas de mine. L’amateur de graphisme bien léché est même hésitant avant d’en commencer la lecture. Et pourtant. S’inspirant des dessins d’antan, ceux des séries comics qui virent naître le genre au siècle passé, Patrick Pion signe d’un trait très travaillé, et donc faussement maladroit, l’habillage intelligemment rétro - les couleurs au diapason du reste sont signées Walter - de ce Mégaron d’opérette. Aimant illustrer les histoires décalées (il a œuvré dernièrement avec le fantasque Gabriel Delmas), Patrick Pion a dû se régaler au regard de l’intrigue délirante imaginée par Mathieu Sapin. Rassemblant les divers éléments rencontrés couramment dans tout bon récit d’héroïc-fantasy (un beau héros, des monstres nombreux, une princesse à gagner, un roi mal conseillé, un héritier envieux, une quête fabuleuse, etc.), Mathieu Sapin les pervertit un à un, mêlant tonalité burlesque, ironie et rebondissements spectaculaires ! Nous avions quitté Jason à l’article de la mort, nous le retrouvons l’égal d’un dieu ! Peut-être un signe pour notre héros barré par son imposant compagnon… Cette conclusion enlevée vous régalera en tout cas tout autant que sa mise en bouche. A la croisée d’un genre si populaire et éculé, Mégaron apporte une géniale bouchée d’air frais sur un mode rétro. Jouissif !