L'histoire :
A la fin du XIXe siècle, Alan Thomas est jeune lieutenant sur un navire marchand qui convoie des chargements de nickel entre la Nouvelle Calédonie et l’Europe. Mais un coup du sort et les mauvais auspices d’un industriel nommé Duranton lui valent de faire quelques années de bagne et de perdre son brevet d’officier de la marine. Réfugié à Saigon en Cochinchine, il oublie son sort dans une fumerie d’opium, lorsque deux truands entrent dans la pièce. Ils malmènent un client dénommé Jonquière et le forcent à les suivre en prononçant le nom de Duranton. Il n’en faut pas plus à Alan pour intervenir de manière tout aussi musclée et s’enfuir au côté de Jonquière. A bord de la jonque de ce dernier, les deux hommes sympathisent : prospecteur, Jonquière s’est vu déposséder d’une mine d’argent par le fameux Duranton, d’où quelques tensions… Alan fait également plus ample connaissance avec Meïlin, sa charmante fille adoptive, lorsqu’ils sont attaqués par des pirates. La jonque en feu, Alan sauve Jonquière gravement blessé de la noyade, mais perd la trace de Meïlin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous vouliez de la grande aventure, en voici ! Mekong parvient à réunir en un premier tome beaucoup de choses : un cadre exotique et historique propice à la grande aventure, une foule de rebondissements, une présentation détaillée des nombreux personnages et une mise en place prometteuse de leurs desseins. En fait, Jean-Claude Bartoll condense tellement d’éléments, qu’on en perdrait peut-être au passage un soupçon de réalisme. On pense au dernier épisode de Tramp pour le décor (Indochine + marin + enquête sur les origines) et au Marquis d’Anaon pour le héros à la recherche de lui-même. Au cœur de ce récit bondissant, Alan Thomas passe très vite du statut de looser à celui de héros au grand destin. Trouvera t-il à se venger de Duranton ? Quel est la nature du lien qui va se tisser avec Meïlin, et qu’un vieux devin lui prédit ? Devra t-il s’aventurer jusqu’au légendaire territoire du Luang Jaya ? Voilà, c’est malin : non seulement on passe un très bon moment de divertissement, mais en plus on est appâté pour la suite. Le plaisir de cette nouvelle série provient également du dessin de Xavier Coyère, dont il parait que c’est là le premier album. Mais on n’y croit pas, tant ses encrages sont matures. Décors et personnages, cadrages et découpage, cet épisode d’exposition fait déjà montre d’une sacrée maîtrise graphique. On embarquera volontiers sur la prochaine jonque !
