L'histoire :
Après la chute de l’enclave de Tel-Aviv, Vivian, capitaine d’une section d’intervention (SI) et son équipe de choc sont faits prisonniers. A leur plus grande surprise, les insurgés leur proposent de faire un choix : intégrer les forces insurgées ou rejoindre les sections d’interventions. Le choix parait évident pour Vivian qui, depuis le début de la guerre civile, se retrouve à la tête de l’armée rebelle toutes les nuits à travers ses cauchemars. Pour les autres, c’est un choix cornélien qui se pose. Croire en son supérieur, à ses idées et son idéal, ou se baser sur ce que l’on ressent et ce sentiment de trahison qui refoule de l’intérieur. L’analyse des combats menés à Tokyo, Rio et Tel Aviv va permettre à la plupart de faire un choix. Les insurgés doivent continuer le combat et choisir une nouvelle enclave à faire tomber. Ils se dirigent vers deux villes. Berlin pour faire tomber l’Europe et Istambul pour mettre à genoux l’Asie. Quels hommes ont répondu présent aux côtés de Vivian ? Les insurgés sont-ils suffisamment armés pour faire tomber l’hypocrisie sociale des enclaves ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir mis en lumière une idée scénaristique plutôt aboutie concernant les enclaves et la séparation des richesses par des murs en béton ou en fer, le scénariste Richard Marazano met ses personnages devant un choix cornélien. Effectivement, l’équipe du SI faite prisonnière doit décider de rejoindre ou non les insurgés. L’idée principale peut être synthétisée de la façon suivante : « Avoir la force et l’envie d’abandonner des avantages sociaux promis par la société dans laquelle nous vivons, alors que la plupart des sacrifices demandés en contrepartie ont été réalisés ». Marazano a le don de nous confronter à des situations actuelles facilement identifiables. Associez les mots combats, idéal, indépendance et il vous vient directement à l’esprit la querelle intestine espagnole et l’épineuse question de l’indépendance de la Catalogne. Ce conflit qui oppose deux idéaux de vie différents, d’une partie d’un même peuple qui s’identifie de moins en moins à l’autre, est englué dans l'actualité depuis des mois. Le choix de chacun des citoyens, tout comme les personnages de fiction de cette série, est une décision qui provient du plus profond de ses tripes, mais qui engendre des dommages collatéraux non négligeables. Comme le précédent tome, le dessin est confié à Jean-Michel Ponzio. Concernant la technique de dessin particulière, une fois la surprise du premier tome passé, le résultat laisse entrevoir quelques défauts récurrents qui dérangent l’œil. Comme, par exemple, un personnage, peu présent heureusement, dont la coupe de cheveu très statique est posée de manière maladroite, à l’instar d’une utilisation trop rapide de Photoshop®. Malgré ces détails, la plupart des planches sont très jolies, avec un coup de cœur pour la case représentant un zoom sur les magnifiques yeux de Nadia. Ainsi, ce tome est le point d’orgue d’une série dont le scénario est bien ficelé, avec une facile identification à notre société actuelle et une technique de dessin intéressante, mais qui peut être améliorée.