L'histoire :
Après la fabuleuse découverte du dauphin au cerveau génétiquement modifié, échappé de l'usine New Yorkaise d'Algapower, Romane et son chef embarquent pour un entrainement en mer d'un genre très particulier. La jeune inspectrice de police va devoir travailler avec Delph le dauphin intelligent pour progresser en apnée, nager en profondeur pendant de longues minutes. La communication étant rendue possible par le système de traduction mis au point par Algapower et dérobé par Delph, des relations étroites se construisent entre la jeune femme et l'animal. L'heure de la mission approche, Romane a atteint ses objectifs en restant plusieurs minutes sous l'eau. Il va falloir pénétrer par effraction dans l'usine New Yorkaise d'Algapower, en remontant à l'envers ses systèmes d'évacuation d'eaux usées. A l'intérieur, se trouveront des bassins où d'autres dauphins sont retenus captifs, que Delph s'est promis de libérer. Pendant ce temps, dans les bureaux de la société, le frère de Romane est convoqué par le big-boss lui-même, pour une explication très directe sur la venue de sa sœur et des enquêteurs français. C'est un collègue américain de Roger qui avoue avoir envoyé le message à Romane concernant la mort mystérieuse d'une employée d'Algapower, dont le corps n'a pu être retrouvé. Le round d'observation entre les policiers français et la multinationale des manipulations génétiques va devenir un affrontement direct, qui ne fera pas de quartiers.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n'est pas désagréable de voir un scénario de Leo mis en image par un autre dessinateur ; et c'est en l'occurrence un grand plaisir de retrouver le style semi réaliste très actuel de Fred Simon. Autour de visages simples parfois proches du manga, il compose de très belles planches dès que l'occasion lui en est donnée, à commencer par la page silencieuse d'ouverture de l'album, avec cette piscine au cœur d'un bâtiment décati. L'intrigue mise au point par Leo et Corine Jamar progresse à grands pas dans ce deuxième épisode, révélant nombre de turpitudes conçues par la machiavélique et surpuissante multinationale. La jeune inspectrice conserve au cœur de ces évènements une forme d'innocence et de naïveté bien mises en scène ; elle reste touchante même lorsque ses capacités en combat rapproché se dévoilent. Les auteurs dépeignent par ailleurs très progressivement les caractéristiques de ce monde légèrement futuriste dans lequel les grandes puissances sont les anciens pays en développement. New York et Paris sont partiellement en ruines, tandis que Rio de Janeiro éclate de modernisme. Sans être jamais décrites, ces informations parallèles apportent une belle densité au récit, créant une forme de suspense sous-jacent qui renforce la crédibilité de l'ensemble. Pour le reste, on sent la patte de Leo dans les relations homme-animal qu'il adore dépeindre, avec ici la dimension supplémentaire qu'apportent les mutations génétiques provoquées. Tout fonctionne et s'enchaîne impeccablement. Les amateurs du genre accrocheront une nouvelle fois.