L'histoire :
Romane et son frère tentent de convaincre l'ambassade de France à Rio d'intervenir auprès du gouvernement contre Algapower. Roger a réussi à voir de ses propres yeux les créatures mi-femme mi-dauphin qui constituent l'essence du Mermaid Project, tandis qu'ils viennent d'apprendre que leur nièce a été enlevée à Paris. Mais la puissance de la société est telle, et son importance économique si cruciale pour le Brésil, que les blocages sont innombrables. Malik décide alors de changer de stratégie. Les labos de la société productrice de méthane vont forcément vouloir évacuer les cobayes de leurs expériences vers un endroit plus secret, depuis que Roger a pris la fuite. Ils vont nécessairement déménager en bateau les éléments les plus importants de leurs expériences génétiques. Il faut donc trouver un moyen de les pister à leur insu. Il décide également d'obtenir davantage d'éléments auprès de Britt, la très belle agent double qui était infiltrée au cœur d'Algapower et a du en être exfiltrée en urgence. Blessée par balle, la jeune femme est soignée dans un hôpital de Rio. Mais lorsqu'ils arrivent sur place, Britt est morte dans son lit, empoisonnée. La bataille vient de prendre une tournure radicale, c'est désormais une course poursuite qui s'engage. Pour comprendre la menace qui pèse sur la famille de Romane, et tenter de mettre fin aux expériences sordides d'une entreprise que plus personne ne contrôle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On retrouve une âme d'enfant en se plongeant dans les aventures de Romane confrontée à la toute puissance d'Algapower. La jeune femme est attachante, sympa et pas tout à fait sûre d'elle, sauf lorsqu'elle déchaîne ses talents au combat rapproché. Une héroïne traditionnelle, en soi, dont le passé se dévoile petit à petit, alors qu'elle est confrontée à la découverte d'incroyables combinaisons génétiques entre des humains et des dauphins. Il y a une petite dose de naïveté dans le scénario de Léo et Corinne Jamar, qui ne fait pas de cette série le suspense le plus haletant de l'histoire de la BD. Mais pour raconter cette histoire pleine de rebondissements, les auteurs savent brillamment doser leurs effets, ménager des périodes de repos, mettre leurs personnages en scène dans des face-à-face qui révèlent leurs personnalités. Bref, le savoir-faire est total, surtout porté par le talent narratif du dessinateur Fred Simon. Dès le début de l'album, c'est lui qui mène la danse, avec quelques pages superbes comme cette arrivée sur le périphérique de Rio en page 6. Tandis que Romane et Brahim quittent le parking, on découvre les abords du stade de la ville futuriste, et les multiples files de véhicules qui plongent au creux d'immeubles aux formes fines et élancées. Dans un style semi réaliste très solide et personnel, Simon insuffle une force particulière à ses héros au regard déterminé, et une personnalité unique à ses paysages. Cette vraie cohérence, acquise avec des années de métier, donne à Mermaid Project une densité unique. L'enquête progresse donc avec son lot de scènes d'action, pour nous donner rendez-vous vers un cinquième tome qui, selon les plans initiaux, devrait être le dernier. S'il y en a un sixième, ça ne sera pas grave du tout...