L'histoire :
Un ingénieur égyptien protégé par l'immunité diplomatique est retrouvé égorgé dans une chambre d'hôtel après un rendez-vous avec une prostituée. Lorsque des officiels irakiens demandent un rapatriement rapide de son corps, le commissaire français ne peut s'opposer au général Tikriti qui lui fournit tous les numéros de téléphone nécessaires pour appuyer sa démarche. A quelques milliers de kilomètres de là, Dov Nathan, le pilote israélien, sait désormais qu'il va être chargé d'une mission top secret en territoire ennemi. Il tente d'obtenir des informations de son ex-petite amie, membre des services secrets, sans succès. Tout près de Bagdad, dans le centre de recherches d'Al Tuwaitha, un ingénieur français découvre que la société qui l'envoie n'a pas tout à fait compris l'importance du soutien technique qu'il va apporter aux deux réacteurs nucléaires qu'elle vient de fournir à l'Irak. Les enjeux militaires, les alliances politiques et les coups fourrés entre espions vont monter en puissance, alors que le compte à rebours est lancé. Combien de temps Israël peut-il attendre avant d'agir contre la menace d'une arme nucléaire à ses portes ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Claude Bartoll nous donne vraiment l'impression d'avoir été au cœur de cette fabuleuse aventure d'espionnage aux multiples faux-semblants, qui a vu Israël organiser la destruction d'une centrale nucléaire en Irak. L'opération Opéra organisée en 1981 est décrite ici dans toute sa complexité, les enjeux politiques étant toujours mis en avant en parallèle des manœuvres militaires. On plonge dans une incroyable suite de rebondissements imprévus, lorsque des politiciens manipulent des espions, qui manipulent d'autres espions. Luc Brahy illustre ce récit haletant avec un style structuré, d'une grande précision, mais qui garde une souplesse plaisante. On n'est pas dans l'hyper réalisme photographique, ses pages restent vivantes et fluides, même lorsque de vrais politiciens sont mis en scène avec nécessairement une ressemblance parfaite. Le format en deux tomes aura permis aux auteurs de véritablement construire la montée en puissance de leur scénario, avec des personnages aux dimensions humaines, dans leur passion pour leur avion de chasse ou leurs hésitations amoureuses. Certes, il faut accepter le principe d'un récit de guerre dénué de second degré, mais c'est après tout un schéma très répandu au cinéma. C'est réellement dans cette veine spectaculaire et dynamique que s'inscrivent Bartoll et Brahy. Mission accomplie !