L'histoire :
Tigellin est furieux. Non seulement Lucius Murena est revenu au palais de Néron, mais encore avec l’Hydre, cette guerrière impitoyable qu’il voulait recruter comme tueuse. Il ne sait pas que Néron a reconnu en elle sa demi-sœur, fille des ébats entre sa mère Agrippine et son précepteur Sénèque. Le bossu est gêné, mais alors qu’il est en train de se faire copieusement rabrouer, son attention est attirée par un colosse noir qui fend la foule. Fevo, ancien gladiateur, cherche des informations sur Murena pour le compte de sa maîtresse, la belle et venimeuse Lemuria, sœur de Pison. Au palais, Néron a décidé de combattre l’Hydre dans l’arène, sous les yeux de ses proches, notamment Murena et Tigellin. Elle lui donne une leçon mais se rend compte trop tard qu’elle a vaincu le maître du monde. Alors qu’elle demande son châtiment, Néron l’épargne, à la grande surprise de Murena. Alors que, troublé, celui-ci erre dans les couloirs, Néron fait appeler Murena et lui livre son secret. Il lui demande d’enquêter sur l’Hydre, Sénèque et sa mère.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Murena n’a décidément pas de bol. Alors qu’il sort à peine d’agression, d’amnésie et d’avoir servi d’objet sexuel pendant des semaines (le pauvre…), le voilà qui se retrouve à enquêter sur une possible demi-sœur de Néron, elle-même tueuse-née, probable fille de Sénèque, ancien précepteur, guide, ami de Néron, aujourd’hui en disgrâce. Problème : la jeune femme est aussi objet de convoitise de son pire ennemi (Tigellin), qui veut s’en servir pour parvenir à ses fins, devenir calife à la place du calife. Enfin César à la place du même. Problème (bis) : le putatif père en question, Sénèque, fait l’objet d’une cour assidue de Pison et de ses sbires qui veulent attenter aux jours. Problème (ter) (bis repetita placent) : la sœur de Pison, Lemuria, veut le retour de son homme-objet et va tout essayer pour s’en ré-emparer. Pour couronner le tout, Tigellin et son bossu rôdent et essaieront de placer tous les mauvais coups possibles. Le scénario est toujours aussi efficace avec, en toile de fond, des personnages réels avec la vie desquels Dufaux joue un peu avant de rétablir, en appendice, les vérités historiques. Ciselé donc. Et si son compère Philippe Delaby nous a quittés pour une raison que seul Dieu sait (appelez-le Goscinny), il a été remplacé par le très talentueux florentin Théo (Caneshi), qui a l’habitude de travailler avec des monuments. Tout est beau, les grandes cases comme les petites, les belles femmes comme les hommes déformés, Rome en feu comme la tombe de Sénèque. Reste un dernier cycle à entamer pour Dufaux, pour boucler la boucle de Murena, comme un hommage à son compère.