L'histoire :
Avec son petit baluchon sur l'épaule, Mus arrive dans l'immense jardin d'une belle propriété de Giverny. Il y rencontre une autre souris nommée Mya, amusée lorsque Mus veut lui porter secours, alors qu'elle ne fait que répéter la scène d'une pièce de théâtre. Elle envoie Mus au creux d'un arbre pour y découvrir l'atelier de peinture de Rémi, qui pourrait soi-disant lui proposer du travail. Aigri et pas très présentable, le vieil artiste offre pourtant au jeune visiteur un boulot de transport de ses toiles. Ils vont en particulier apporter les derniers travaux de Rémi, que Mus admire déjà, dans la galerie de Rueil, mais se voient réserver un accueil peu enthousiaste. Le style de Rémi serait daté, les clients voudraient du neuf, de l'innovation, à la manière de ce que font désormais les peintres humains. Mais Mus, au contraire, souhaite que son nouveau patron lui donne, pour tout salaire, des cours de peinture. Il lui trouve tant de talent et de virtuosité... La rencontre suivante avec la très jolie Mya va donner une nouvelle impulsion aux aspirations artistique de Mus, lorsqu'il va par hasard découvrir un peintre humain en plein travail...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la manière d'un livre pour enfant, le parcours de la jeune souris mâle dans les jardins de Giverny est une découverte aux multiples facettes dans le monde de la création en peinture. Les mots de vocabulaire techniques, les explications pédagogiques sur la préparation des toiles sont autant d'occasion pour le lecteur d'enrichir ses connaissances. Le ton général de l'album, très léger et peuplé de personnages mutins aux caractères marqués, se veut distrayant, tout en amenant le personnage principal vers la découverte de l'art de Monet. Le petit personnage sans nom, baptisé ainsi par son premier employeur, semble ne jamais s'arrêter, courant de rencontre en rencontre dans les hautes herbes ou dans l'immensité d'un atelier. L'auteur Kickliy, totalement inconnu dans le monde la BD, semble parfois chercher ses marques lorsqu'il faut animer ses petits animaux, matérialiser leurs pas dans la poussière ou le mouvement rapide d'une toile que l'on pose sur le sol. Les paysages, finalement peu nombreux, ne compensent pas souvent cette relative maladresse technique qui empêche cet album de filer à la vitesse souhaitée. Et l'on se prend à regretter que peu de pages ressemblent finalement à la très belle couverte de l'album avec ses élégantes touches de couleur...
