L'histoire :
Musnet passe beaucoup de temps au chevet de Rémi l'écureuil, son professeur de peinture au caractère terrible, mais aux grandes exigences. Le vieil artiste est malade et la très gentille souris prend soin de lui dans les pires moments. C'est l'occasion de longues conversations qui apportent énormément à la jeune souris pleine d'admiration. Une relation privilégiée dont il n'aurait jamais pu rêver. Pendant ce temps, au cœur de cet hiver très rude, Mya, l'ancienne amie très proche de Musnet, se morfond de ne pouvoir écrire, avec l'encre qui gèle au fond de l'encrier. Jalouse de la popularité de Musnet, elle déborde d'énergie pour tenter de devenir une artiste célèbre. Elle en veut à son ancien ami d'avoir aidé sa famille à trouver un toit, mais serait terrifiée à l'idée que cet hibou à l'appétit dévorant la venge d'une manière radicale. Des sentiments contradictoires que son père tente de l'aider à affronter, à l'occasion d'une fête qui s'organise dans leur maison. Un évènement dramatique va finalement rapprocher les deux amis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel épisode de la vie de la souris dans les jardins de Giverny prend une tournure inattendue et mélancolique, une sorte de tournant dans la vie du petit héros artiste en herbe (et dans l'herbe...). L'auteur montre une nouvelle fois qu'il a décidé de mener sa fable enfantine sur une route très personnelle, approfondissant à la fois le propos artistique et la dimension très humaine de son univers imaginaire. Sa manière de raconter les aventures de Musnet reste déstructurée et atypique, il alterne les cavalcades débridées et les longs moments de tête-à-tête touchants. L'ambition graphique reste intacte et se manifeste dans de très beaux paysages du château, au milieu de grands espaces pleins des couleurs de la nature. On s'attend parfois à voir apparaître l'ambition picturale de Monet, mais ce n'est jamais le cas, sauf lorsque les animaux qui peignent dévoilent des portraits anormalement humains dans leur originalité. Les séquences de mouvements purs révèlent un style plein de codes graphiques parfois difficiles à lire, comme lorsque Kickliy tente de matérialiser les multiples sauts de ses personnages par des traces blanches assez peu efficaces. La série prend en tout cas ici un nouveau départ, qui pourrait annoncer le départ de la souris artiste sur les pas de son maître. Mais a priori, tout doit rester imprévisible. C'est en tout cas la performance réalisée à chaque nouvel épisode de cette fable très originale.