L'histoire :
Myrkos, jeune élève ornemaniste à la Scala impériale des arts, est le plus doué de sa promotion. Son ambition et son talent sont tels qu’en cherchant à insuffler de la profondeur de champ à ses dessins, il brise les conventions et s’attire la haine de Carcantx, l’un de ses maîtres. Voyant le sacro-saint dogme de l’ornement pictural menacé par les idées révolutionnaires du jeune home, le maître n’a de cesse de vouloir se débarrasser de lui. Ainsi, Carcantx profite d‘une commande d’un éminent seigneur pour mettre Myrkos et Dhellou, son meilleur ami, en compétition. Déjà bien détériorées, les relations entre les deux élèves se dégradent encore plus lorsqu’ils tombent tous deux sous le charme de la fille du Seigneur, Kalcathé. Les insolences de Myrkos ont beau agacer cette dernière, elle reconnaît que le jeune homme a un talent insolite et incite son père à sélectionner son projet. Parallèlement à cette mission, Myrkos trouve un allié en la personne d’un autre maître, Thalmis, qui, dans sa jeunesse, s’était essayé au même type de recherches audacieuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Myrkos est présenté comme étant la première série d’« antic-fantasy », c'est-à-dire un genre à mi-chemin entre l’Antiquité et l’heroic-fantasy. Or l’univers créé par Jean-Charles Kraehn est tellement cohérent qu’on se surprend à en considérer les aspects antiques comme étant réalistes. Réjouissant et très prometteur, le premier tome a d’ailleurs remporté un prix (bien mérité) du public au festival de Perros Guirec en avril 2004. On retrouve dans cette suite les atouts qui en ont fait le succès : un héros audacieux et très attachant – l’insolent du titre, c’est lui – un univers à la fois dépaysant et familier, des intrigues entrecroisées parfaitement rythmées et palpitantes… En outre, Myrkos est une habile mise en abyme, puisque le récit qui traite de la découverte de la profondeur de champ et de l’expression picturale des perspectives est lui-même mis en relief à l’aide de ces techniques graphiques. Au dessin, Miguel aborde ces sujets à l’aide d’un trait certes classique, mais précis et régulier. Avec la même imagination débridée que son compatriote Léo, il offre des panoramas insolites sur la ville, les marchés ou les temples… et l’on se prend à rêver. Seule la mise en couleur, avec des teintes vives et bariolées aurait de quoi choquer… si les études archéologiques contemporaines n’avaient révélées que l’emploi de ces tonalités étaient effectivement de « bon goût » sous notre antiquité.