L'histoire :
En 1949, au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Namibie jadis allemande est sous la tutelle de l’Afrique du sud voisine. Un journaliste et un photographe effectuent un reportage dans la savane, sur des expérimentations alimentaires visant à développer les cultures céréalières. Après avoir relevé la présence d’incroyables chenilles géantes qui ravagent les parcelles de maïs, le photographe pointe son objectif par hasard sur un groupe d’individus. Quelques jours plus tard, les clichés font l’objet d’une réunion cruciale au MI5 de Londres. En effet, le personnage représenté sur ces photos semble être le Reichsmarschall Hermann Göring… alors que celui-ci s’est suicidé en 1946, et que son corps a été officiellement incinéré. Tandis que des agents anglais enquêtent en Europe sur la procédure des obsèques de Göring, le MI5 envoie sur place Kathy Austin. Quelques jours plus tard, elle est accueillie à l’aéroport de Lüderitz par le major Browley, misogyne et raciste. Elle lui met assez rapidement les points sur les i : après tout, elle est son supérieur hiérarchique. Puis ils découvrent ensemble que la maison du photographe a été vandalisée et que l’homme a disparu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kenya est désormais terminé, en 5 tomes, avec un premier double-mystère explicité (les extraterrestres et les dinosaures). Rodolphe et Léo, cette fois-ci tous deux au scénario, enchaînent donc sur un second cycle et une problématique a priori différente, quoique toujours largement empreinte de fantastique. D’emblée, un nouveau double-mystère alléchant est posé : d’où viennent donc ces chenilles géantes au milieu d’un champ de maïs ? Que fait donc Hermann Göring, censé être mort, au milieu des chenilles géantes ? Voilà pour appâter le lecteur. Puis le duo de scénaristes remet en scène la héroïne principale de Kenya, Kathy Austin, alter-ego de Kim Keller des Mondes d’Aldébaran. Ils réitèrent également le schéma du précédent « pentaptyque » (5 tomes), en la renvoyant dans la cambrousse africaine et en lui remettant dans les pattes un horrible collègue machiste misogyne. L’espionnage est aussi de nouveau de mise, le suspens à son comble, voilà donc un deuxième cycle qui commence de la plus agréable des manières. La grande nouveauté vient du changement de dessinateur : Bertrand Marchal prend la relève du dessin réaliste de Léo (ce dernier consacre désormais 100% de son dessin à Antarès). Le style graphique est pérennisé, ce qui est grandement appréciable, quoique même légèrement plus délicat au final. Amateurs des albums de Léo, frottez-vous les mains : un nouveau cycle de 5 tomes est en branle et devrait s’épanouir à un rythme plus soutenu…